Tony Allen – There Is No End

Le 30 avril 2020, nous avions appris une énième mauvaise nouvelle dans le monde de la musique en plein confinement. Ce jour-là, le grand et légendaire Tony Allen nous quittait et laissait un grand vide sur la scène musicale. Hors de question de rappeler ses faits d’arme vu que tout le monde s’en rappelle mais toujours est-il que le géant de l’afrobeat est tout de même resté productif bien avant de nous quitter. La preuve avec ce nouveau disque posthume intitulé There Is No End.

S’ouvrant sur la voix de Tony Allen qui exprime son but dans la vie en musique, le batteur sort ses baguettes et nous met en transe pour une ultime fois sur ces douze compositions où il étale sa science rythmique imitée mais jamais égalée. Mis en boîte par son éternel admirateur Damon Albarn, le compagnon de route de Fela Kuti (dont on imagine l’ambiance géniale dans l’au-delà avec ces deux-là) ira convier les grands noms du hip-hop actuel que ce soit Sampa The Great qui ouvre les hostilités sur « Stumbling Down » ou encore la sensationnelle Lava La Rue sur « One Inna Million » (qui n’est pas une reprise de la regrettée Aaliyah) et Jeremiah Jae sur l’implacable « Gang On Holiday (Em I Go We ?) ».

C’est toujours aussi bluffant de constater qu’à ses 80 printemps, Tony Allen va toujours au bout de ses idées lorsqu’il s’agit d’investir dans de nouveaux terrains musicaux sans dénaturer ses origines. Faisant le pont entre afrobeat et hip-hop, le légendaire batteur ira donner également de l’espace aux talents confirmés que sont Danny Brown au flow toujours aussi dingo et infectieux sur « Deer In Headlights » ou encore Skepta et Ben Okri qui se partagent l’affiche sur le désormais classique « Cosmosis » que jeunes pousses comme Lord Jah-Monte Ogbon sur « Crushed Grapes », The Koreatown Oddity sur « Rich Black » ou bien encore Marlowe sur « My Own ».

Chacun de ses collaborateurs lui rendent un hommage vibrant et puissant à travers ces productions mystiques rappelant l’âge d’or du trip-hop mais à la sauce afrobeat en prime. Avec ce disque posthume, la maxime confirme bel et bien que les légendes ne meurent jamais et c’est le cas pour Tony Allen qui continue de groover dans l’au-delà.