Depuis sa tendre enfance, Shirley Manson a toujours été une rebelle. Faut-il vous rappeler qu’elle s’est rebellée face à la religion qui l’aura longtemps brimé ? Quoi qu’il en soit, elle n’a pas peur de dire tout haut ce que les gens pensent tout bas avec Garbage et ce n’est pas leur nouvel album nommé No Gods No Masters qui va nous dire le contraire.
Faisant à leur Strange Little Birds qui fut une plutôt bonne surprise il y a cinq années plus tôt, Garbage revient donc plus remonté que jamais. Shirley Manson, Butch Vig et leurs compères ont senti le vent tourner face à ce contexte sociopolitique des plus malaisants, mélangé à cette pandémie qui renforce encore plus cette envie de foutre le feu à cette société patriarcale qui est exprimée notamment sur les morceaux acides et électriques que sont l’introduction industrielle et hargneuse de « The Men Who Rule The World » mais aussi d’autres moments percutants tels que « The Creeps » ou encore « Wolves » qui parle de cette jeunesse égarée et aveuglée par les réseaux sociaux tels que TikTok et « Anonymous XXX ».
En mêlant une fois de plus gros riffs de guitares aux machines incisives, Garbage revient à ses fondamentaux lorsqu’ils avaient publié Bleed Like Me en 2005 mais avec plus d’assurance cette fois-ci. La voix diabolique de Shirley Manson ira taper sur la religion (« Waiting For God », « Godhead »), le sexisme (« A Woman Destroyed ») et le racisme entre autres sur des productions qui tabassent comme jamais. No Gods No Masters arrive à concilier la classe de Siouxsee & The Banshees, l’élégance de Depeche Mode et la froideur de Nine Inch Nails tant ils apportent leur pierre à l’édifice avec les mouvements montants #MeToo et #BlackLivesMatter avec « Flipping The Birds » avant de s’assagir une bonne fois pour toutes avec le romantique mais désenchanté « This City Will Kill You » avec l’interprétation bouleversante de Shirley Manson en prime. Une preuve que le groupe américain n’a pas dit son dernier mot sur ce disque ni dieu ni maître.
Note: 7.5/10