Il y a des découvertes musicales qui retiennent notre attention dès les premières notes. On pense notamment à Dummy (aucun lien avec le premier album de Portishead) qui nous vient de Los Angeles et qui a réussi à se faire un nom avec deux EPs emblématiques ayant suscité toute notre attention. L’heure est venue à la confirmation avec leur premier long-format tant attendu du nom de Mandatory Enjoyment.
Ce qui nous a attiré notre attention est tout simplement leur univers musical si entraînant et ludique. Leur « drone-pop » comme ils aiment si bien appeler ira convoquer les influences pop psychédélique digne des années 1960, la noise-pop britannique des années 1990, le jazz spirituel, le new age japonais et le minimalisme italien pour notre plus grand bonheur. Très vite, Dummy nous embarque dans un périple ensorcelant et hypnotique avec des titres aventureux et inventifs tels que l’immersif et énergique « Fissured Ceramics » ainsi que « Final Weapon » mettant en avant la voix ensorcelante d’Emma Maatman (orgue) de la plus belle des manières.
Assisté de Joo-Joo Ashworth (pour rappel, membre de Froth et frère de la ravissante SASAMI) aux manettes, Dummy est parti pour nous enivrer comme il se doit. Entre guitares avenantes dignes de Feelies de la part de Joe Trainor et de Nathan O’Dell et rythmes frôlant le motorik, Mandatory Enjoyment jouera la carte de l’explosif avec « Punk Product #4 » et du flottant avec « Cloud Pleaser » tandis que l’auditoire digère chaque note et chaque progression mélodique attentivement. Tour à tour krautrock sur « H.V.A.C. » ou psychédélique avec « Tapestry Distorsion » et les harmonies vocales de l’ensoleillé « Daffodils », ce premier disque est une sacrée réussite qui est renforcé par les ascensions psych-folk de « Aluminium In Retrograde » et new-age de « Atonal Poem ».
En définitive, Mandatory Enjoyment est une sacrée pépite de pop psychédélique montrant tout le professionnalisme et l’inventivité de Dummy qui reprend là où Stereolab et consorts se sont arrêtés. Le groupe californien signe un des grands disques de cet automne incitant à l’évasion.
Note: 9/10
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