Bonobo – Fragments

Chaque hiver, on se réchauffe en compagnie de Bonobo. Même si cela faisait tout de même cinq longues années que nous étions sans nouvelles discographiques de notre hôte depuis son fédérateur Migration (chroniqué ici), il n’a tout de même pas chômé durant ce laps de temps. Après des collaborations fructueuses avec Total Enormous Extinct Dinosaurs entre autres, il est temps pour lui de faire son retour en grâce avec un nouvel album nommé Fragments.

Dès le départ, on retrouve tout ce qui a fait le style Bonobo, à savoir un croisement entre downtempo, nu-jazz, trip-hop et deep-house où les textures synthétiques nous feront voyager au lointain. C’est le cas avec l’introduction aux saveurs orientales nommée « Polyghost » avec des arrangements de haut vol signés Miguel Antwood-Ferguson qui laisseront petit à petit place aux nappes vaporeuses de « Shadows » conviant la sublime voix de Jordan Rakei. D’ici là, peu de surprises, on écoute bel et bien du Bonobo.

Si le périple vers le lointain s’amorce encore plus avec Jamila Woods qui plane tout au long de ce somptueux « Tides », Fragments ira quelque peu surprendre son auditoire. Même si Bonobo garde cette patte voyageuse, il n’hésite pas à arpenter le chemin pour les dancefloors tout en restant épuré avec les efficaces « Rosewood » et « Otomo » en compagnie d’O’Flynn. On lui pardonnera quelque peu ces sonorités à la Petit Biscuit sur « Closer » tandis qu’on sera d’autant plus fasciné par la mélancolie pleine de contrastes de « Age of Phase » et par le breakbeat nerveux de « Sapien ».

Après cette tempête rythmique, l’accalmie pointe le bout de son nez avec l’intervention divine de Kadhja Bonet sur la conclusion nommée « From You » qui nous fera redescendre sur Terre agréablement. En combinant de nouveau instruments traditionnels, rythmiques précises et textures synthétiques vouageuses, on retrouve tout ce qui a fait la quintesscence de Bonobo avec Fragments qui, bien qu’il ne révolutionnera pas sa discographie, mais qui nous permet de passer cet hiver en de bonnes mains.

Note: 8/10