Burial – Antidawn EP

Je sais pas si vous avez quelqu’un dans votre entourage qui ne vous donne aucune news et du jour au lendemain, ils débarquent à l’improviste chez vous et s’intéressent à vous tout d’un coup ? J’ai ça dans mon entourage et pourtant, c’est toujours une surprise. Et bien cette personne-là, c’est Burial sauf qu’il n’est pas toxique. Voilà qu’il pointe le bout de son nez avec son nouvel EP du nom d’Antidawn pour bien entamer cette année 2022.

Il faut dire que la dernière fois que l’on a eu des nouvelles du bougre, cela remonte à l’année 2019 où il avait fait un sacré inventaire (chroniqué ici). Celui qui avait révolutionné le genre dubstep dans les années 2000 a encore des choses à dire tout en entreprenant sa part du mystère avec ce nouvel EP fantomatique. Avec ces cinq compositions, Burial s’éloigne quelque peu du dubstep pour aller puiser vers l’ambient mais le contenu reste cinématographique malgré tout.

L’EP s’ouvre sur un « Strange Neighbourhood » et place l’auditeur dans des recoins sombres et inquiétants (disons le South London, par exemple). Burial arrivera à faire procurer cette sensation de malaise à travers ces moments de silence et de musique minimaliste, un peu comme si l’on avançait peu à peu dans les pénombres avec des voix répétant aussi bien « Nowhere to go » que « I’ve been a bad place » avant que n’enchaînent les pièces frémissantes telles que le morceau-titre et l’orgue émouvante de « Shadow Paradise » où est répété en boucle « Let me hold you » comme si le producteur cherche à nous guider vers la sortie avec le lumineux « New Love » frôlant les allures Chicago house.

Mais tout ceci n’est qu’illusoire car le dernier titre de l’EP nommé « Upstairs Flat » où l’on plonge dans diverses émotions, allant du bouleversant à l’effroyable. Avec tout le savoir-faire musical de Burial qui se laisse exprimer au milieu de ce silence inquiétant, Antidawn illustre parfaitement l’ambiance morose de notre société plombé par un contexte mondial bien anxiogène. Encore du génie de sa part et on espère qu’il ne disparaîtra pas de sitôt.

Note: 7.5/10