Yard Act – The Overload

Maintenant que nous avons entamé une nouvelle année, il est l’heure de se focaliser sur les futures révélations musicales qui marqueront 2022. Vous avez certainement dû entendre parler de Yard Act ces derniers mois, que ce soit sur les presses spés ou lors de leur venue à la capitale en novembre dernier dans le cadre du Pitchfork Music Festival. Après avoir su susciter un buzz sans précédent, ils présentent leur premier album intitulé The Overload.

Au départ, il n’y avait que James Smith (chant) et Ryan Needham (basse) mais ils sont rapidement rejoints par Sam Shjipstone (guitare) et Jay Russell (batterie) dans cette aventure. Ce superquatuor issu d’autres formations (Menace Beach, Hookworms, Post War Glamour Girls) viendra mettre un coup de fouet sur la scène avec leur post-punk percutant et sardonique qui est manifesté sur un premier disque conceptuel. James Smith met en œuvre un personnage qui dresse un bilan alarmant sur la mauvaise communication entre consommateurs d’un pub en tissant les clichés en tous genres avec le morceau-titre introductif plantant les bases d’une très belle manière avec son ambiance pub délabré avant d’enchaîner les ardents « Dead Horse » ainsi que « Payday » et « Rich » mettant en lumière les conséquences du capitalisme sur la société post-Brexit.

Imaginez donc un croisement entre Sleaford Mods, The Fall et The Clash, cela donne donc le style de Yard Act. Empreints d’un cynisme faisant froid dans le dos sur ces titres dont le second arc s’articule autour des tensions envers les différentes classes sociales notamment sur « The Incident » et « Witness (Can I Get A ?) » avant de faire parler l’anxiété de chacun sur l’impeccable et enfumé « Land Of The Blind » où le croisement entre post-punk et hip-hop est bien aménagé.

Et le troisième acte est celui de l’effondrement des civilisations avec les percutants « Quarantine The Sticks » et « Pour Another » qui contrastent aux moments plus contemplatifs mais toujours aussi denses que sont « Tall Poppies » et « 100% Endurance », conclusion en guise d’espoir. Ceci permet de mesurer l’alchimie de Yard Act où l’on retrouve la plume fiévreuse et cynique de James Arthur alternant le chanté et le parlé ainsi que les riffs acérés de Sam Shjipstone qui s’allient à la section rythmique imparable. Ajoutez ceci à une production clean et étoffée, et vous obtiendrez un premier grand disque de 2022 qui résonne parfaitement dans ce contexte si anxiogène.

Note: 9/10

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