On se souviendra longtemps comment Pendant a eu la malchance. Le membre du groupe de noise-rock Never Young s’était lancé en solo à la fin de l’année 2019 avec un premier album pour le moins réussi (chroniqué ici) mais qui est sorti sur un label d’escrocs que fut le décimé Tiny Engines. Résultat des courses: le scandale éclate la semaine de la sortie de son album qui a parasité le buzz autour et a du faire une pause. Mais il vivra une autre mésaventure qu’il racontera dans son second album nommé Harp.
Durant ce laps de temps, Pendant a connu une perte des plus douloureuses. Il réussira à exorciser ces maux les plus profonds en empruntant un virage des plus radicaux. S’éloignant définitivement de ses terrains shoegaze, Pendant viendra toucher vers des influences tantôt rave music avec les premiers titres que sont « Laid In Orchids » et « Static Dreams » aux breakbeats frénétiques. Un virage surprenant mais nécéssaire.
Entre passages house que sont le doux-amer « LED Headrush » ou encore « Latex Heart » et influences hip-hop abrasives à la Death Grips avec « Thorn » (comptant un sample qui fut utilisé par Madlib quelques années plus tôt, les vrais hip-hopeux reconnaîtront) ainsi que « Contract », Pendant surprend avec ce virage plus viscéral et brutal que jamais. Avec Harp, il explore les différents étapes du deuil allant du désespoir à l’absolution avec des titres incisifs mais crève-cœur comme « Blue Mare », « Rights For An Angel » et « Eventless Horizon » riches en intensité. Le musicien américain arrivera à nous surprendre avec ce second album beaucoup plus radical et abrasif où il réussira à trouver la lumière.
Note: 8/10