King Gizzard & The Lizard Wizard – Omnium Gatherum

C’est devenu une tradition chaque année au même titre que Guided By Voices: on ne peut pas passer une année sans un nouvel album de King Gizzard & The Lizard Wizard. L’année dernière, le groupe australien mené par la tête brûlée qu’est Stu Mackenzie avait fait paraître Butterfly 3001 bien particulier (chroniqué ici) mais qui leur a permis de toucher un public plus large. Cette année, ils marquent un grand coup avec leur vingtième (!) album du nom d’Omnium Gatherum.

Pour la première fois, il n’y a pas réellement de concept autour de ce disque mais on peut voir ceci comme une sorte de synthèse de tout ce que King Gizzard & The Lizard Wizard a pu accomplir en cette décennie. Et fort heureusement, Stu Mackenzie et ses compères continuent de voir les choses en grand avec le premier morceau d’ouverture nommé « The Dripping Tap » totalement intense et foutraque pendant 18 bonnes minutes avec un début soulful rétro avant de se lancer vers un jam frénétique riche en gros riffs et de solos de guitare complètement dingo qui rappellent l’ère Nonagon Infinity. Très vite, on se laisse emporter par cette large versatilité musicale de la part du combo australien.

Passant de moments groovy quelque peu estivaux (« Magenta Mountain », « The Garden Goblin ») à de purs moments de pop psychédéliques insouciants et exotiques (« Kepler-22b », « Candles »), King Gizzard & The Lizard Wizard revisite leurs moments de gloire sans jamais tomber dans la redondance. Il y a donc un choix de styles définitivement variés avec le retour du thrash-metal avec « Gaia » et « Predator X » ou encore le jazz-funk psychédélique des plus smooth avec « Ambergris » et « Persistance ». Mais le plus surprenant dans Omnium Gatherum est tout simplement des titres que sont « Sadie Sorceress » et « The Grim Reaper » où Stu Mackenzie rendra hommage aux Beastie Boys en se lançant dans le hip-hop. Comme quoi, il y en a pour tous les goûts sans jamais oublier leurs racines prog et psychédéliques avec « Evilest Man », « Red Smoke » ou encore avec la conclusion lounge débridée du nom de « The Funeral ».

Pour ce vingtième album, King Gizzard & The Lizard Wizard voit donc les choses en grand. Omnium Gatherum est une sacrée odyssée musicale hétéroclite et dense où le combo australien compile toutes leurs forces, leurs excentricités et leur univers musical totalement fascinant en 16 titres pour 80 minutes de musique totalement intenses. Allons savoir ce qu’ils vont nous réserver pour cette prochaine décennie.

Note: 8/10