Tomberlin – I Don’t Know Who Needs To Hear This…

Personne n’était sorti indemne du phénomène Tomberlin. L’auteure-compositrice-interprète américaine nous avait tant ému avec son premier album At Weddings à la fin de l’été 2018 (chroniqué ici) qui lui a permis d’exploser avec son indie folk lo-fi fantomatique et bouleversante et qui fait encore écho jusqu’à chez nous avec des phénomènes comme LaFrange ou encore Heu. Suite à cela, l’auteure-compositrice-interprète originaire du Kentucky a récidivé avec un EP du nom de Projections produit par (Sandy) Alex G paru pendant le confinement et affichant une nouvelle facette de l’artiste. Elle n’est pas prête de s’arrêter avec l’arrivée de son second long-format intitulé I Don’t Know Who Needs To Hear This…

Sarah Beth Tomberlin continue de nous émouvoir par son introspection bouleversante à travers ces oner nouvelles compositions un brin plus étoffées que jamais. Ne comptez pas sur Owen Pallett ou Alex G pour la production mais Phil Weinrobe (Adrienne Lenker, Kings Of Convenience, Indigo Birds…) ainsi que des musiciens plus renommés tels que Told Slant ou encore Cass McCombs pour afficher une nouvelle facette de la musicienne qui a quitté le Kentucky natal pour la quiétude de Brooklyn.

Enregistré en full band avec des compositions somptueuses telles que « easy » et « born again runner » qui ouvrent le disque, Tomberlin veut maintenir l’espace pour accueillir les sentiments afin de mieux les accepter. L’interprétation de notre hôtesse acquiert plus d’assurance mais est toujours empreinte de nostalgie sur « unsaid » ou encore sur « sunstruck » et « collect caller » qui sauront nous bercer comme personne. Bien évidemment, un peu d’électricité est la bienvenue avec les plus rugueux « stoned » et « happy accident » où elle ira jouer sur les terrains de Julien Baker ou encore de Lucy Dacus avec une interprétation plus emo et poignante qui nous interpelle.

Il est clair que l’on est loin des ambiances dépouillées et fantomatiques de At Weddings même si l’on retrouve un ersatz sur la sublime conclusion éponyme interprétée un brin jazzy aux côtés de Felix Walworth mais cela n’empêche que Tomberlin évolue afin de briller une fois de plus. Sur I Don’t Know Who Needs To Hear This aux sonorités plus live-band, la musicienne prend de plus en plus de l’ampleur afin de mieux exprimer sa personnalité de la plus belle des manières.

Note: 8.5/10