En 2019, Pi Ja Ma était sortie des sentiers battus avec un premier album incontournable du nom de Nice To Meet U (chroniqué ici). Pauline de Tarragon, de son vrai nom, nous a offert un bon condensé de mélodies sucrées et aériennes qui faisaient sa personnalité définitivement attachante. L’artiste pluridisciplinaire (car illustratrice de talent à ses heures perdues) a pris du recul et décide de revenir avec son successeur tant attendu du nom de Seule sous ma frange.
De l’eau a coulé sous les ponts et il est temps pour Pi Ja Ma (accompagné de son acolyte Axel Concacto) de faire un état des lieux. Très vite, elle nous entraîne dans des contrées pour les moins rythmées et colorées telles que « Should I Call U Baby » en guise d’introduction sans oublier « Nouveau canapé » et « La Forêt ». Si ces nouveaux morceaux s’avèrent un brin plus dansants, elle ne trahit jamais son univers gentiment déluré et DIY qui reste solide sur Seule sous ma frange qui est une sorte de psychanalyse de l’artiste.
Aussi bien pétillante que nostalgique, nostalgique que délurée, Pi Ja Ma se dévoile à nous avec toute son humanité. La seconde partie de Seule sous ma frange se veut plus introspective avec également « J’ai oublié » ou la faussement kitsch « America » aux instrumentations rappelant « Take My Breath Away ». Faisant le grand écart entre sérieux et ironie, l’artiste avignonnaise se dévoile à nous à travers ses joies, sa solitude, ses moments d’errance et d’ennui ainsi que ses histoires romantiques jamais concluantes notamment avec l’auto-tuné « Sad Girl » et la conclusion résolument 60’s nommée « Les questions » en compagnie de son père en guise de clash intergénérationnel attachant. Sur Seule sous ma frange, Pi Ja Ma se renouvelle en s’ouvrant un peu plus tout en restant droite dans ses bottes et plus pétillante que jamais.
Note: 8.5/10