Eyedress n’a pas l’intention de se reposer. Oh que non. On avait pensé que le musicien et producteur californien avait atteint son potentiel avec son dernier album en date de l’année dernière qui se nommait Mulholland Drive (chroniqué ici) mais il nous a réservé une autre surprise. Cette surprise se nomme Full Time Lover.
Une fois de plus, Eyedress élargit un peu plus ses horizons et aussi ses ambitions musicales. En seulement 28 titres, il fait parler ses influences diverses et variées tout en restant droit dans ses bottes. Quoi de mieux que de se plonger dans cette mosaïque lo-fi, futuriste et psychédélique avec des titres aventureux et enivrants tels que « Break The Law » en guise d’ouverture mais aussi « Still In Love », « Play Your Cards Right » et son sequel nommé « House Of Cards ».
Si on retrouve tout ce qui a fait la renommée d’Eyedress jusque-là avec « Only Girl For Me » ou avec « Don’t Suffer », Full Time Lover réservera son lot de surprises. Les surprises se trouvent au niveau des invités prestigieux sur ce double-album sciemment divisé en deux parties distinctes: une première partie psychédélique avec les interventions de Chad Hugo, moitié de The Neptunes, qui pose sa patte indélébile sur « Dream Dealer » ou encore de The Drums à deux reprises sur « Dinner Time » et « Try Another Time » sans oublier Homeshake avec les ambiances yacht de « Spaghetti ».
La seconde partie se veut plus urbaine et moderne avec entre autres Nosaj Thing qui signe la production enfumée de « Uncomfortable » que n’aurait renié un certain Drake (à défaut de provoquer les cabines d’essayage d’en face sur son dernier album) mais en conviant également pas mal de rappeurs locaux sur des productions trap 2.0 notamment Cashcache (oui, moi non plus) sur « Facts » ainsi que Bigsmokechapo sur « Famous » ou encore 645AR, 10KDUNKIN et BOOFPAXKMOOKY qui dévorent l’instru de « R&B Love ». Quelle surprise d’entendre de nouveau Gonjasufi en compagnie de Zeroh sur « Safe With You » ou encore Chuck Strangers sur le laid-back « Don’t Wake Up My Baby » avant que ce double-album ne se clôture sur un « For The Children » aux ambiances soulful et nocturnes concoctées par Bee Eyes où l’on retrouve Starker & YL. Eyedress mêle plusieurs influences: jangle-pop, lo-fi, pop psychédélique DIY, hip-hop, trip-hop, trap, L.A. beat scene pour créer une frasque dense et ensorcelante.
Note: 8/10