Beaucoup d’entre nous avaient découvert UTO quelques années plus tôt avec leurs deux premiers EPs, dont le fameux The Night’s Due (chroniqué ici). Suite à cela, le duo français a réussi à s’imposer avec leur originalité musicale hors normes avant de disparaître gentiment de la circulation… avant de frapper fort en cette fin d’été avec l’arrivée de leur premier long-format tant attendu du nom de Touch The Lock.
Neysa May Barnett et Emile Larroche dévoilent ainsi douze titres audacieux brouillant les pistes et les époques. UTO mêle urgence et légèreté avec des compositions placées sous le signe d’un voyage intérieur telles que l’entrée en matière organique nommée « Délaisse » qui est suivie par des moments un brin plus denses que sont « Row Paddle » et le bien nommé « Heavy Metal » tout en pesanteur.
L’interprétation de Neysa reste vrombissante et arrive à transcender les compositions intenses de Touch The Lock. C’est avec entre autres « Steps In The Dark » et « Souvent Parfois » qui nous incitent à l’errance et contrastant avec des moments nous laissant en suspens tels que « Lock Myself » et « Behind Windows » où UTO allie l’organique et le synthétique tout en jouant avec nos émotions avec brio et justesse. Entre Björk et Hope Sandoval en passant par Tirzah et Aphex Twin, l’indietronica teintée de multiples contrastes notamment sur « À La Nage » et sur « This New Pase » aux textures sonores totalement martiennes nous mettent sens dessus-dessous et ce jusqu’au final nommé « Full Presence ».
En enfonçant de nombreuses portes, UTO signe ici une œuvre majestueuse et complexe qui se dévoile à nous à cours d’écoutes répétées. Le duo parisien a cette capacité de passer de la pop baroque céleste à l’electronica turbulente, des ambiances mystiques aux moments psychédéliques tout en privilégiant les émotions tracées sans fioritures. Du grand génie.
Note: 8.5/10