Ces dernières années étaient assez calmes sur la planète The xx. Le trio n’avait pas donné de signe de vie depuis leur troisième album nommé I See You paru en 2017 (chroniqué ici) avant de s’émanciper chacun de leur côté. Alors qu’on attendait un album solo de Jamie XX et de Romy qu’ils teasent depuis longtemps, voilà qu’Oliver Sim, bassiste du trio, décide de prendre tout le monde à court en présentant son premier disque intitulé Hideous Bastard.
Avec l’aide de Jamie XX aux manettes (pas de Romy hélas), Oliver Sim saisit l’occasion de sortir de sa réserve pour se dévoiler à nous. Le bassiste du groupe parlera sans pudeur de sa vie en tant que séropositif qui lui a valu des moqueries et des brimades par le passé, comme il l’exprime parfaitement sur le poignant et cinématographique « Hideous » en compagnie de Jimmy Sommerville en personne (« Been living with H.I.V. since seventeen, Am I hideous ? », chante-t-il).
Oliver Sim allie humour noir et sensibilité artistique de la plus belle des manières avec des compositions intenses telles que le groove implacable de « Romance With A Memory » ainsi que les accents électriques et gentiment lo-fi de « Sensitive Child » contrastant avec des moments plus dramatiques à l’image de « Never Here » et du plus spirituel « Confident Man ». Le bassiste de The xx s’aventure dans de nombreuses contrées musicales permettant de prouver sa versatilité tout en s’ouvrant à nous sans pudeur avec entre autres « Saccharine » et « GMT ».
Après avoir exorcisé ses vieux démons tout au long de Hideous Bastard, Oliver Sim retrouve la lumière et la paix dans sa vie comme le prouve la conclusion rayonnante nommée « Run The Credits ». Le premier album solo du bassiste est une incroyable surprise montrant que ceux qui sont dans l’ombre rayonnent au grand jour si l’on compte également la patte de Jamie XX toujours aussi remarquable lui permettant de dessiner des reliefs musicaux bien denses pour son acolyte.
Note: 9/10