En plein mois d’octobre, est-ce que ça vaut le coup d’écouter du Alvvays ? Et bien oui. D’une part parce que le groupe de Toronto n’a pas donné signe de vie depuis leur second disque nommé Antisocialites paru cinq années plus tôt (chroniqué ici) qui leur a valu de solidifier leur réputation sur la scène indie actuelle. Et d’autre part parce que leur jangle-pop ensoleillé et mélodique fait leur grand retour avec son successeur tant attendu du nom de Blue Rev qui, ma foi, quel album !
C’est dire qu’on a longtemps attendu et ça valait le coup. Le son d’Alvvays est réactualisé à travers ces quatorze titres beaucoup plus riches et intenses qu’à l’accoutumée où on voit le groupe de Toronto arpenter des chemins beaucoup plus shoegaze qu’auparavant. C’est notamment le cas pour l’écoute du morceau d’ouverture nommé « Pharmacist » comportant un solo de guitare flamboyant signé Alec O’Hanley avant de se laisser entraîner par des morceaux clairs-obscurs et ô combien immersifs comme le triomphant « Easy On Your Own ? » ainsi que le mélodique « After The Earthquake » et « Pressed » absolument dantesque.
L’interprétation un brin moins insouciante et plus grave de Molly Rankin se laisse entendre à travers cette production à mi-chemin entre le lo-fi et le cristallin sont avant des atouts de ce Blue Rev un brin moins estival que dans le passé et plus orageux au niveau des compositions. On sent qu’Alvvays traverse l’âge adulte avec des textes plus réalistes que jamais qui font corps aux morceaux jangly brillants comme les accents 80’s de « Many Mirrors » ou d’autres plus shoegaze (« Belinda Says »), new wave (« Velveteen ») et punk (« Pomeranian Spinster ») absolument impressionnants de maîtrise. Les guitares font écho aux claviers éthérés et créent un contraste notamment sur le dansant « Very Online Guy » et « Tile By Tile » sans oublier toute cette synergie qui est parfaitement catalysée tout au long avec le volontairement fantaisiste « Bored In Bristol » et « Lottery Noises ».
Quoi qu’il en soit, Alvvays a exprimé leur créativité de bout en bout avec ce chef-d’œuvre nommé Blue Rev. Plus dense et plus noisy mais ô combien enivrant, le groupe de Toronto excelle aussi bien dans des terrains shoegaze que jangle-pop avec cette production absolument dantesque. Il n’est pas trop tard pour se laisser entraîner par ces nouveaux titres aussi bien estivaux qu’orageux.
Note: 10/10