King Gizzard & The Lizard Wizard – Ice, Death, Planets, Lungs, Mushrooms and Lava

Chaque année, King Gizzard & The Lizard Wizard se lance des défis que eux seuls réussiront à relever. Comme si le groupe australien ne nous a pas gâté en printemps dernier avec Omnium Gatherum (chroniqué ici), Stu Mackenzie et sa bande ont décidé de se lancer un nouveau défi: sortir trois albums au mois d’octobre. Le premier de la liste se nomme Ice, Death, Planets, Lungs, Mushrooms And Lava.

Alors, que nous réserve King Gizzard & The Lizard Wizard pour ce 21ème album ? Après avoir annulé leur récente tournée française, le groupe de Melbourne continue d’expérimenter pour mieux nous impressionner en sélectionnant sept titres conçus pendant des heures de jams en consacrant une journée à chaque mode et BPM. Cela donne des influences plus groovy et plus smooth qu’à l’accoutumée notamment lors des écoutes de « Mycelium » qui ouvre le bal avec ces rythmiques frôlant le ska mais encore de la pop psychédélique teintée de krautrock et de chœurs gospel de « Ice V » et l’acid jazz luxuriant et fuzzy de « Magma » aux doux airs 60’s.

Une chose est sûre, c’est que King Gizzard & The Lizard Wizard n’est jamais avare en inventivité. Ice, Death, Planets, Lungs, Mushrooms And Lavas étonne pour ces longues improvisations groovy basées sur le même tempo et la même thématique tout en nous offrant un large panel de possibilités avec le pastoral « Lava » notable pour son parfum musical venu du Soleil Levant ou avec l’introspectif « Iron Lung ». À l’inverse, le groupe australien n’hésite pas à sortir les crocs comme bon le semble avec des titres plus percutants comme « Hell’s Itch » où ils nous ensorcellent pendant treize bonnes minutes ou le final volontairement intense et distordu qu’est « Gliese 718 » qui sonne comme un plaidoyer écologique.

Le 21ème album de King Gizzard & The Lizard Wizard est, sans surprise, un moment musical exceptionnel où la créativité est repoussée au lointain. Stu Mackenzie et sa bande possèdent encore de la ressource et c’est à ça qu’on leur reconnaît. La suite la semaine prochaine.

Note: 8/10