Chaton – Le Geste

J’ai l’impression d’avoir deux trains de retard avec Chaton mais c’est faute d’être submergé par énormément de disques et d’autres demandes. La dernière fois que j’ai parlé du musicien, cela remonte à l’année 2019 lorsqu’il avait publié son disque Princesse Pigalle (chroniqué ici). Entre temps, il a pu sortir un EP et un disque ces dernières années et il ne compte pas se reposer sur ses lauriers avec son tout nouveau long-format du nom de Le Geste.

Si les albums précédents étaient remarquables pour cette fusion entre chanson française et dub minimaliste, Chaton compte repousser les limites de sa créativité. Et pour ce faire, il pourra s’appuyer sur l’aide de Blundetto derrière les manettes pour appuyer sa prose toujours aussi personnelle et poétique. Très vite, l’alchimie reste indéniable dès le départ avec « Pas cette fille » avec cette voix toujours aussi autotunée se dandinant sur des productions reggae roots absolument organiques tout comme « Premier baiser » et le magnifique « Férié » (« Et c’est pas de ta faute à toi, c’est pas de ma faute à moi / C’est rien que la faute au temps, il y a pas de bourreau, il n’y a pas de méchant »).

Le Geste continue à nous émouvoir par les textes de Chaton parlant aussi bien de ses failles que de sa paternité qui le challenge de fil en aiguille sur « Je nage » ou encore sur « Malibu » et « Le magicien ». On pourra aussi apprécier la patte indélébile de Blundetto qui n’a jamais froid aux yeux lorsqu’il s’agit de le faire sortir de sa zone de confort sur « Simon » et « Seul ». Comme quoi, ils forment une belle équipe avec ce sublime album touchant entre chanson française autotunée et reggae organique.

Note: 8/10