Billy Nomates – CACTI

En 2020, Billy Nomates avait une entrée fracassante dans le game avec un premier album bien percutant (chroniqué ici). Avec son franc-parler, elle a réussi à mettre d’accord Sleaford Mods et Geoff Barrow avec qui elle a pu collaborer dans le passé et sortir de la norme où elle a attiré l’attention de Steve Albini, Florence Welch et Iggy Pop en personne. En ce début d’année, elle fait son grand retour avec son successeur intitulé CACTI.

L’auteure-compositrice-interprète, musicienne multi-instrumentiste et productrice britannique va prendre un chemin différent pour ce second album. À l’écoute des titres à l’image de « balance is gone » et de « same gun », on sent que Billy Nomates viendra entreprendre un virage plus pop et plus accessible donc il y a de quoi attiser la curiosité. Un brin plus synthétique et plus bidouillée que son prédécesseur, elle n’a rien perdu de sa rage, de sa satire et de sa verve en se penchant sur les textes incisifs de « saboteur forcefield ».

CACTI viendra tacler les effets négatifs de la pandémie que ce soit sur le plan économique ou sur le plan social. Billy Nomates met en exergue la santé mentale qui se fragilise tout comme les inégalités entre les différentes classes sociales, que ce soit sur des influences synthpop avec « black curtains in the bag » et « blue bones » ou sur des moments new wave avec « balance is gone ». Entre ballades apaisées avec « roundabout sadness » ou encore « fawner » et nervosité post-punk avec « spite » et « vertigo », le virage synthétique qu’elle entreprend manque de spontanéité par rapport aux débuts mais sa verve au niveau des textes reste présente sur « apathy is wild » et « blackout signal ».

Malgré tout, Billy Nomates réussit à cohabiter la rage et la mélancolie sur CACTI. Même si les influences post-punk des débuts lui conviennent mieux, on ne pourra pas lui reprocher de s’aseptiser pour autant.

Note: 7.5/10