La dernière fois que John Cale avait publié un album, cela remonte à l’automne 2012 avec Shifty Adventures Of Nookie Wood comprenant une collaboration avec Danger Mouse. Suite à cela, le légendaire musicien gallois qui reste toujours aussi célébré a connu des collaborations mémorables avec entre autres Amber Coffman ou encore Kelly Lee Owens durant ce laps de temps. En ce début d’année, il fait son grand retour avec un tout nouveau disque nommé Mercy.
Pour son premier album depuis une décennie, John Cale tire la sonnette d’alarme. Mercy viendra toucher sur les issues d’aujourd’hui à travers ces douze nouveaux titres pour 71 minutes de musique intense et avant-gardiste. C’est avec des morceaux alarmistes tels que « Noise of You » ou encore « Moonstruck (Nico’s Song) » et « Night Crawling » que le vétéran interpelle avec sa voix plaintive mais forte.
Pour Mercy, John Cale mise sur un line-up absolument halucinant. Jetant un regard alarmiste sur la montée de l’extrême-droite, le réchauffement climatique, l’ère Tr*mp qui a fait des dégâts, les conséquences du COVID-19 ou encore le Brexit, le membre fondateur de Velvet Underground mise sur une ambiance pesante et malaisante avec le morceau-titre introductif en compagnie de Laurel Halo aux arrangements de cordes solennels ou bien encore les synthés magnifiques de « Marilyn Moneoe’s Legs » conviant Actress. Et on n’est pas au bout de nos surprises car les sublimes chœurs de Weyes Blood sur les influences un brin jazzy de « Story of Blood » ou les plus expérimentaux « Time Stands Still » avec Sylvan Esso et « Everlasting Days » en compagnie d’Animal Collective suffisent à nous emporter par ces sonorités venues des abysses et un brin mystiques mais appuient à merveille ses propos. Cette profondeur vertigineuse prendra de nouvelles proportions avec « Not The End Of The World » et les envolées insoupçonnées de « The Legal Status Of Ice » en compagnie de Fat White Family avant d’enfoncer le clou avec « Out Your Window » en guise de conclusion des plus brillantes.
À la hauteur de ces 80 printemps, John Cale délivre une leçon de musique où chaque génération est convié à cette cérémonie dense, funeste et ô combien mystique. Avec Mercy, on sent le vétéran plus lucide et alarmiste sentant la mortalité de très près en créant une œuvre contemporaine capable de nous ouvrir les yeux.
Note: 7.5/10