The Murder Capital – Gigi’s Recovery

Quand on y repense, l’année 2019 fut une année charnière pour la scène post-punk made in Dublin. En effet, Fontaines D.C. et The Murder Capital se battaient pour avoir le titre du meilleur groupe dublinois de l’année avec leurs premiers albums qui ont conquis la presse et les fans. C’est justement ces derniers qui nous intéressent car ils avaient tout défoncé avec leur disque nommé When I Have Fears en 2019 (chroniqué ici) leur ayant permis d’avoir une reconnaissance hors normes. Après trois années et demi d’absence, le quintet dublinois fait son retour avec Gigi’s Recovery.

Forcément, la hype est plus que présente lorsque le retour de The Murder Capital fut annoncé. James McGovern, Damien Tuit, Cathal Roper, Gabriel Paschal Blake et Diarmuid Brennan (ainsi que John Congleton à la production) ont décidé de sortir le grand jeu et ce dès le départ avec « Existence » qui est une introduction plus atmosphérique mais ô combien angoissante avant de repartir au quart de tour avec des moments aussi bien erratiques que solennels dont « Crying » aux martèlements de batterie percutants ou encore les bouillants « Return My Head » et « Ethel » un brin grungy.

Si When I Have Fears fut un chef-d’œuvre sombre, inquiétant, froid et urgent, Gigi’s Recovery se veut un brin plus varié et coloré mais toujours aussi dense. L’interprétation de James McGovern continue de prendre aux tripes avec cette ambiance toujours gothique de « The Stars Will Leave Their Stage » ou encore le romantique et apaisé « Belonging ». De quoi être surpris par ce revirement musical. Euh pas tout de suite hein parce que l’énergie post-punk reste présent avec cet aspect plus mélodique notamment sur « A Thousand Lives » et sur « Only The Good Things » avec cette progression qui continue de nous faire frémir comme auparavant mais avec plus de maturité avec le morceau-titre impressionnant.

Il ne manque plus qu’une conclusion acoustique du nom de « Exist » pour montrer que The Murder Capital a incroyablement progressé. Plus diversifié mais toujours aussi intense, Gigi’s Recovery étonnera pour ces compositions travaillées et ambitieuses où l’urgence et la noirceur des débuts s’estompe petit à petit.

Note: 9.5/10