Young Fathers – Heavy Heavy

C’est sans doute un des événements les plus importants de ce début d’année en matière de musique. Je parle tout simplement du grand retour de Young Fathers qui n’a pas donné signe de vie depuis quatre années et demi depuis leur album nommé Cocoa Sugar (chroniqué ici). Après une longue période d’incertitude pour le trio écossais, ils reviennent en forme avec un tout nouvel opus du nom de Heavy Heavy.

C’est dire que l’attente fut bien longue mais qui peut se résumer au fait que Young Fathers ait frôlé la séparation suite aux confinements successifs ayant freiné leur productivité. Mais après avoir surmonté les différentes adversités, Alloysious Massaquoi, Kayus Bankole et Graham « G. » Hastings revoient leurs priorités en proposant un disque ensorcelant et complexe renouant avec la fougue des débuts. C’est d’autant plus notable lors des premières écoutes du titre introductif solaire et spirituel du nom de « Rice » où les écossais mettent les bouchées doubles avec ces percussions endiablées qui prendront une tournure plus ténébreuse sur les aspects chamaniques de « I Saw » et de l’haletant « Drum » alternant anglais et yoruba à bon escient.

Vous l’avez compris, Heavy Heavy est un sacré recueil d’incantations absolument lancinantes et intenses. Young Fathers continue de nous en faire voir de toutes les couleurs avec l’oppressant « Geronimo » où l’on passe des rues de Bristol au stadium-rock en un clin d’œil ou bien encore avec le cadencé « Holy Moly ».

Passant du hip-hop déstructuré (« Shoot Me Down ») aux contrées afro vaudou (« Ululation »), on n’en ressort pas indemne avec ce nouveau disque qui est riche en surprises. Et ce jusqu’à la fin avec « Be Your Lady » aux airs de ballade piano-voix avant de muer vers une transe presque industrielle et chaotique. Donc oui, ce grand retour de Young Fathers est donc une très grande nouvelle car ils reviennent aux bases tout en élargissant leurs horizons pour mieux ensorceler son auditoire.

Note: 8.5/10