Grandma’s Ashes – This Too Shall Pass

On se souviendra encore longtemps de la claque monumentale que l’on s’est prise en compagnie de Grandma’s Ashes avec leur premier EP nommé The Fates (chroniqué ici). Le trio composé d’Eva (chant, basse), de Myriam (guitare, chœurs) et d’Édith (batterie, chœurs) nous avait offert une grande leçon de stoner-rock psychédélique qui leur a valu la consécration. Cette année, elles enfoncent le clou avec l’arrivée de leur premier long-format nommé This Too Shall Pass.

Ici, Grandma’s Ashes continue de viser large et à raison d’ailleurs. Traitant ainsi des difficultés du passage à l’âge adulte, le trio se lance dans une épopée dense et riche en émotions à travers des compositions beaucoup plus ambitieuses et plus progressives que jamais. C’est notamment le cas avec entre autres « Cold Touch » et « Borderlands » mettant à merveille l’interprétation théâtrale et soulful d’Eva sous des grondements de guitare plus abrasifs qu’auparavant.

Grandma’s Ashes réussit à s’éloigner du courant stoner pour aller puiser vers la prog avec des riffs beaucoup plus doom que jamais. C’est notamment le cas sur le puissant « Aside » qui est un parfait exutoire et destiné aux personnes qui voient leurs libertés entravées. Et étonnamment des morceaux de ce calibre constituent le fil rouge de This Too Shall Pass où le trio exulte toutes leurs angoisses et leurs frustrations par rapport à cette époque bien inquiétante surtout avec les riffs colossaux de « Cruel Nature » et de « La Ronce » contrastant avec le plus lyrique « Spring Harvest ». Cette fluidité est également exprimée à travers des interludes abordant les thèmes de l’amour, de la mort et de la rupture avec la sublime prestation a capella de « À mon seul désir » contrastant avec l’instrumental étonnamment jazzy nommé « Melt ».

Vous l’avez compris, This Too Shall Pass est un grand disque où Grandma’s Ashes réussit à exorciser avec harmonie tout le poids lourd qu’elles ont engendré. Que ce soit sur le pesant « Caffeine » et l’audacieux « Lost At Sea » qui clôture cette histoire, elles signent un premier disque brutal, abouti et cohérent où l’interprétation lyrique cohabite à merveille avec des riffs doom et une section rythmique survoltée. Ce premier album est un sorte de cri de révolte, de thérapie nécessaire qui leur permet d’atteindre la lumière et la paix et entamer le passage de l’âge adulte sous de meilleurs auspices.

Note: 8/10