Protomartyr – Formal Growth In The Desert

Lors de la fin du monde, on pensait sincèrement que l’aventure Protomartyr touchait à sa fin. Leur dernier album en date nommé Ultimate Success Today (chroniqué ici) en possédait des relents et on pensait que le groupe de Detroit allait clôturer leur aventure musicale sur les chapeaux de roue. Sauf que, coup de théâtre, Joe Casey et ses compères ne comptent pas raccrocher les gants car trois ans plus tard, ils reviennent en pleine forme avec leur successeur intitulé Formal Growth In The Desert.

Pour ce grand retour, Protomartyr revient en pleine forme avec un disque aussi bien cathartique qu’attachant. Formal Growth In The Desert s’ouvre sur un « Make Way » plantant le décor avec soin où le post-punk urgent et abrasif viendra infuser une lap-steel au lointain avant que le groupe emboîte le pas avec « For Tomorrow » et « Fun In Hi Skool » où Joe Casey se livre à cœur ouvert pour la première fois.

Sur Formal Growth In The Desert, Joe Casey n’hésite pas à parler du décès de sa mère souffrant d’Alzheimer et lui rend un hommage des plus vibrants. Jamais il n’a sonné aussi humain lors des écoutes de « Graft vs. Host » ou bien même de « Polacrilex Kid » où l’aspect abrasif côtoie des recoins plus mélodiques avant d’enfoncer le clou avec des arrangements taillés sur mesure notamment avec « We Know The Rats » et « The Author » aussi surprenants que réussis.

Il ne manquera plus qu’une conclusion aux allures orchestrales du nom de « Rain Garden » où Joe Casey répète inlassablement « Kiss me before I leave » pour que Protomartyr puisse soetir une fois de plus de la norme. Avec Formal Growth In The Desert, le groupe de Detroit reste toujours aussi abrasif dans leur post-punk froid et habité mais ajoute une dose d’humanisme avec des nouvelles sonorités afin de mieux nous surprendre. Un retour salutaire en somme.

Note: 8.5/10