King Krule – Space Heavy

Il y a une décennie de cela, King Krule avait débarqué dans le paysage musical avec son désormais cultissime album Six Feet Beneath The Moon. Suite à cela, Archy Marshall a connu une carrière bien florissante ayant donné naissance à des chefs-d’œuvre tels que The Ooz en 2017 qui reste toujours aussi percutant (chroniqué ici). Trois ans après son excellent Man Alive (chroniqué ici), le londonien signe son grand retour tant attendu avec Space Heavy.

Une fois de plus, on se familiarise avec cette fusion musicale qui a fait la légende King Krule (jazz, post-punk, trip-hop, rock psychédélique) en bousculant une fois de plus les codes. Loin d’être une redite du passé, Space Heavy voit ainsi Archy Marshall à la croisée des chemins dès le départ avec « Flimsier » d’une splendeur frissonnante posant les bases avec également « Pink Shell » traduisant une crise de nerfs bien frémissante et « Seaforth » des plus touchants.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, King Krule s’avère plus apaisé et moins torturé qu’auparavant. C’est d’autant plus notable à travers des arrangements absolument riches qui sont exprimées sur « That’s My Life, That’s Yours » ou encore sur « Tortoise Of Independency » qui sont une incroyable réussite. Mais tout ceci est illusoire car des moments oppressants sont à prévoir comme « Empty Stomach Space Cadet » ainsi que le ténébreux « Hamburgerphobia » rappelant qu’il n’a rien perdu de sa verve nihiliste même si son aspect plus humaniste semble le rattraper à bon escient comme sur « Seagirl » en compagnie de Raveena ou bien encore sur des moments un brin mélancoliques comme « If Only It Was Warmth » et « Wednesday Overcast » en guise de conclusion.

Vous l’avez compris, ce Space Heavy est un périple musical intense et riche en contrastes affichant une nouvelle facette de King Krule. Le britannique a cette capacité de s’ouvrir au niveau de ses influences tout en gardant sa patte qui le rend absolument attachant.

Note: 9/10