Personne n’a échappé à la tornade Geese qui a pris tout le monde d’assaut à la fin de l’année 2021 avec Projector (chroniqué ici). Le quintet de Brooklyn avait apporté une bouffée d’air frais sur la scène post-punk leur ayant permis de se faire une place confortable dans le game. Allons savoir ce qu’ils nous ont réservé un an et demi plus tard avec 3D Country.
Maintenant qu’ils ont acquis une notoriété hors normes, l’heure est venue pour Geese de s’ouvrir vers de nouveaux horizons. S’éloignant volontairement des influences post-punk et math-rock pour aller puiser vers la country, le gospel et le rockabilly avec cette dose d’avant-gardisme pour un résultat absolument barré. Cameron Winter affiche son visage de crooner à travers son interprétation plus soulful mais décalée sur des morceaux racés et dingos comme « 2122 » qui ouvre le bal. Et ce n’est que le début car le quintet de Brooklyn nous met sens dessus dessous avec les ambiances rurales débridées de « Cowboy Nudes » et « I See Myself » ponctués de chœurs féminins gospel et de passages dissonants.
Dépeignant un western apocalyptique propice à un monde en perdition, Geese opte pour l’imprévisible. En atteste ce « Undoer » totalement barge jusqu’à ces quinze dernières secondes bruitistes et avant-gardistes ponctuées de hurlements et de sonorités saturées et volontairement inaudibles. Cameron Winter et ses compères n’ont pas fini de nous en faire voir de toutes les couleurs avec également « Crusades », « Mysterious Love » et « Domoto » absolument riches en sensations avant d’enfoncer le clou avec un « St. Elmo » synthétisant ce bazar chaotique comme il se doit. Avec 3D Country, Geese se réinvente et devient plus barge et dérangé que jamais.
Note: 7.5/10