En 2019, Laurel Halo a surpris son auditoire en empruntant un virage inattendu avec son dernier EP nommé Raw Silk Uncut Wood (chroniqué ici). La productrice américaine prouvait qu’elle savait bien maîtriser les courants ambient et new age qu’elle avait réussi à confirmer en signant la bande-originale de Possessed l’année suivante. Cette année, elle retente l’expérience avec la nouvelle aventure musicale intitulée Atlas.
En mettant en avant son nouvel instrument de prédilection qu’est le piano ainsi que l’intervention des cordes, Laurel Halo dépeint ainsi des paysages sonores volontairement floues mais ô combien immersives. Il suffit de fermer les yeux et de se laisser emporter par ces textures musicales presque aliénesques mais émouvantes qu’habillent les compositions instrumentales que sont « Abandon » en guise d’ouverture avant d’enfoncer le clou avec les sonorités abstraites de « Naked To The Light » et de « Late Night Drive » avec cette ambiance rappelant les plus belles œuvres de Brian Eno.
Les harmonies vocales ne sont pas bien lointaines non plus comme sur la sublime ballade au piano « Belleville » conviant les vocalises hantées de Coby Sey. Mais il en résulte d’un Atlas triomphal et dépaysant qui brille avec « Sweat, Tears or the Sea » ou bien encore avec le morceau-titre bien frémissant et « Earthbound » où surgissent quelques notes de saxophone au lointain. Cette expérience musicale à mi-chemin entre l’ambient, le new-age et de très légères touches jazz notamment sur « Reading The Air » prouve que Laurel Halo sait se renouveler en proposant un disque à la fois cinématographique et mystérieux.
Note: 8.5/10