Parmi le nombre de formations qui fait leur retour en cet automne, on pourra également relever Grails. Le mystérieux groupe venu de Portland avait marqué son époque avec leur prédécesseur nommé Chalice Hymnal en 2017 (chroniqué ici) qui fut un sacré chef-d’œuvre. Maintenant son rythme d’un album tous les six ans, les titans du rock instrumental récidivent avec Anches En Maat.
On appuie sur la touche Play et le premier titre frémissant qui se nomme « Sad & Illegal » plante le décor cinématographique comme il se doit avec ces relents de bande-son de John Carpenter. Les têtes pensantes que sont Alex Hall et Emil Amos ont fait de nouveau appel aux autres membres que sont Jesse Bates, Ilyas Ahmed et AE Paterra afin de proposer un périple musical hypnotique et ô combien mystique notamment sur « Viktor’s Night Map » aux textures électroniques obsédantes et aux cordes procurant de nombreuses sensations mais aussi sur l’élégant et kaléidoscopique « Sisters Of Bilitis » qui suivent.
C’est en convoquant des cordes soul-disco aux influences tantôt cosmiques tantôt psychédéliques avec cette ambiance digne de soap opera que Grails compte repousser les limites de leur créativité. On en veut pour preuve cette ambiance de film noir sur « Pool of Gems » ainsi que sur l’élégance menée au piano de « Evening Song » où le groupe de Portland maîtrise chaque ambiance à bon escient.
L’intensité s’invite pour un trip dantesque exprimé sur le synthétique « Black Rain » digne de The Orb et sur la conclusion éponyme de 12 minutes aussi bien expérimental qu’extravagant où les cordes et cuivres jouent avec nos sens. Avec Anches En Maat, Grails réussit un incroyable tour de force avec leur musique instrumentale beaucoup plus cinématographique qui joue énormément avec nos sens.
Note: 8/10