Il aura fallu quatre disques pour que L alias Raphaële Lannadère s’inscrive parmi les plus grandes musiciennes les plus talentueuses de sa génération. On avait laissé notre héroïne en pleine forme avec un Paysages fortement inspiré et incroyablement somptueux deux ans plus tôt (chroniqué ici). Avec une plume aussi bien sensible et engagée, nul doute qu’elle est attendue au tournant avec son successeur tant attendu du nom de Cheminement.
On ferme les yeux et on se laisse emporter par cette douceur poétique qui fait effet dès les premières notes de « La rivière ». Raphaële Lannadère reste cet électron libre qui n’hésite pas à nous transporter vers de nouvelles contrées à travers ces mantras littéraires provoquant nos sens sur les voluptueux « Je t’attends » et « Ensemble » aux arrangements cotonneux.
Vertigineux de bout en bout avec des instrumentations riches telles que « Plonge » ainsi que « Greta » et « Chemine », Raphaële Lannadère nous ensorcelle avec cette grande sensibilité qui se dégage aussi bien au niveau des arrangements qu’au niveau des textes. Impossible de ne pas frémir à l’écoute de « Nu » ou encore des incroyables envolées de « Laisse faire » nous enivrant pendant neuf bonnes minutes.
Il ne manque plus qu’un dernier manifeste jouant avec nos sens qu’est « N’oublie pas » pour rappeler que Raphaële Lannadère reste une grande conteuse engagée qui réussit à nous interpeller comme il se doit. Tout laisse à penser que Cheminement est un accomplissement artistique de la part d’une des musiciennes les plus incisives et les plus vibrantes que la scène française n’ait jamais connu.
Note: 8/10