Personne ne pourra oublier l’impact indéniable de Sampha sur le paysage musical. Impossible de ne pas oublier son timbre de voix des plus touchants lors de ses collaborations avec SBTRKT entre autres avant de connaître une incroyable ascension avec son excellent premier album nommé Ascension (chroniqué ici) paru en début d’année 2017 auréolé d’un Mercury Prize et contenant des sublimes perles comme « Blood On Me » ou « (No One Knows Me) Like The Piano ». Six longues années se sont écoulées et après de multiples collaborations par ci par là, l’heure est venue de marquer le coup avec son successeur tant attendu du nom de Lahai.
Tirant des fils narratifs empruntant à l’afrofuturisme, Lahai (qui est le second prénom de l’artiste) est une occasion idéale de nous transporter vers différentes générations et sonorités. Qu’il est bon de se familiariser avec la sublime interprétation pleine d’émotions de Sampha qui nous enivre sur les rythmiques bien complexes de « Stereo Colour Cloud (Shaman’s Dream) » frôlant la jungle ou bien encore de « Spirit 2.0 » et « Dancing Circles » où les mélodies aériennes contrastent avec les breakbeats nerveux.
Se rapprochant de plus en plus vers du James Blake des débuts, Sampha se livre une fois de plus sur sa récente paternité ainsi que sa place aussi bien dans la société que dans la musique, à travers des compositions aussi bien vulnérables que vertigineuses telles que « Jonathan L. Seagull » et « Inclination Compass (Tenderness) » où les paysages sonores nous en mettent plein les oreilles. Bien entendu, il reste avant tout bien entouré avec la participation plus que bienvenue de Yaeji ou bien encore de Laura Groves, El Guincho et de Lisa-Kaindé Diaz, moitié d’Ibeyi, signant l’interlude « Time Piece » mais impossible de ne pas frémir lors de l’intervention de Léa Sen le temps d’un « What If You Hypnotise Me ? » vibrant.
Il ne manquera plus qu’un « Evidence » et « Rose Tint » pour que Lahai puisse nous envoûter comme il se doit à travers des mélodies minimalistes et enchanteresses. Sampha signe un retour spectaculaire à travers ce second disque introspectif à la portée universelle qui continue de nous faire frémir pendant un bon bout de temps.
Note: 8.5/10