Quoi de mieux que de débuter cette année avec le grand retour de Marika Hackman ? Celle qui a marqué la seconde moitié des années 2010 avec trois albums devenus des incontournables, dont le dernier nommé Any Human Friend en date de 2019 (chroniqué ici) n’avait pas donné signe de vie. Mettant un terme à un silence radio de quatre années et demi, la britannique revient avec un quatrième disque tant attendu du nom de Big Sigh.
La musicienne a définitivement des choses à dire sur ce quatrième album qui s’annonce plus solennel et plus introspectif que jamais. Elle revient aux sources de son premier disque que fut We Slept At Last qui l’a révélé au grand public (chroniqué ici) afin de se confier sur les effets néfastes du confinement sur sa santé mentale. On pénètre dans sa psyché fragile dès les premières notes de « The Ground » résolument mélancolique avant de prendre de la hauteur avec « No Caffeine » aux arrangements feutrés et organiques nous faisant frissonner.
Cette période de profonde remise en question suite à cette inactivité musicale en raison de la pandémie permettra à Marika Hackman de signer son œuvre la plus viscérale qui soit. Avec des compositions folk de haute volée telles que « Blood » et « Please Don’t Be So Kind », elle réussit à nous prendre aux tripes tandis que des moments musicaux jouant avec nos émotions comme les cinématographiques « Hanging » et « Vitamins » alternant passages délicats et explosions sonores du plus bel effet rappelant aussi bien Novo Amor que Radiohead.
Après un dernier moment bouleversant du nom de « The Yellow Mile » où le timbre de voix de Marika Hackman ne cesse de nous toucher en plein cœur, Big Sigh s’achève avec maestria. Renouant avec les ambiances claires-obscures de We Slept At Last, les arrangements cinématiques accompagnent avec brio le storytelling introspectif et bouleversant de la britannique qui n’a de cesse cicatrisé sa peine la plus profonde.
Note: 8/10