Personne n’était resté indemne face à la tornade Johnnie Carwash il y a deux années de cela avec leur album Teenage Ends (chroniqué ici). Le trio lyonnais composé de Manon Tssaheli (chant, guitare), Bastien (basse) et de Maxime (batterie) a mis le monde d’accord avec ce sublime mélange de garage-pop et de twee-punk à la sauce californienne leur ayant permis de connaître une ascension dantesque. Et on n’a encore rien entendu avec eux avec leur successeur intitulé No Friends No Pain.
Avec cette pochette illustrée par Margaux Jaudinaud d’Ottis Cœur dépeignant une ville fictive où les humains sont en réalité des chiens inoffensifs, Johnnie Carwash passe la seconde avec des compositions plus acidulées que jamais. On en veut pour preuve le morceau d’ouverture nommé « Sunshine » définitivement sucré et ô combien efficace en diable témoignant de l’incroyable alchimie du trio qui fait de nouveau fureur sur les morceaux à l’image de « I’m A Mess » et de « Aha (It’s Ok) » à l’énergie brute. No Friends No Pain détonne par cette sincérité qui fait mouche à chaque écoute.
On plonge ainsi dans le quotidien de nos trois lyonnais adorés qui est parsemé de doutes et d’introspection douloureuse. Johnnie Carwash s’éloigne stratégiquement des influences pop-punk enflammées et amusantes pour une dose de garage-pop plus subtil et ébouriffant qui se dévoile à nous sur des perles catchy comme « Stuck In My Head » et « What A Life » qui est un parfait hymne de celles et ceux qui plaquent leurs bullshit jobs du jour au lendemain. On notera l’interprétation plus singulière que jamais de la part de la guitariste Manon Tssaheli qui brille sur le touchant « I Wanna Be In Your Band » ou sur les entraînants « Anxiety » et « Hate Myself » que l’on chantera à tue-tête avant que la conclusion pop nommée « WALIAG » suffira pour nous rappeler que c’est l’adversité qui nous forge.
Vous l’avez compris, No Friends No Pain est un très bon cru de la part de Johnnie Carwash. Un brin moins fougueux et plus acidulé, le trio lyonnais remplit avec brio le contrat avec des refrains catchy et des compositions festives dont on a hâte d’attendre le résultat en live. Entre The Breeders et Frankie Cosmos, le groupe négocie avec efficacité le virage post-adolescent avec beaucoup de réussite.
Note: 8.5/10