Ibibio Sound Machine – Pull The Rope

Je me suis rendu compte que j’avais interviewé Eno Williams il y a dix ans pile au moment où je rédige cette chronique. Elle ainsi que son Ibibio Sound Machine étaient de passage à Paris pour la première fois au Bataclan et en première partie de Milky Chance si ma mémoire est bonne. Lors de mon interview avec elle, elle m’avait clairement dit qu’elle et son groupe aimeraient perdurer longtemps dans cette scène. Et c’est dire qu’elle avait raison car Ibibio Sound Machine est une incroyable machine de guerre ayant donné naissance à une discographie impeccable qui se rajoute à un nouvel album du nom de Pull The Rope.

Faisant suite à leur Electricity produit par Hot Chip absolument implacable il y a deux années de cela (chroniqué ici), Ibibio Sound Machine poursuit leur épopée afrofuturisme comme il se doit. On embarque dès le départ avec le morceau-titre introductif poursuivant ce virage club emprunté auparavant avec cette pointe d’afro-funk toujours aussi impeccable sur « Got To Be Who U Are » et sur « Them Say » qui suivent. On pourra aussi bien penser à du Grace Jones qu’à du Charlotte Adigéry & Bolis Pupul tandis que la fusion entre post-punk, afrobeat et disco règnent de nouveau en maître à travers ce Pull The Rope à l’énergie infectieuse.

Que ce soit sur les terrains afro-punk de « Fire » ou sur des moments funky du fiévreux et engagé « Political Incorrect », il y en a pour tous les goûts. Passant aussi bien des moments rugueux comme « Let My Yes Be Yes » à d’autres plus mélancoliques avec « Mama Say » et « Touch The Ceiling » avant de s’achever sur des titres plus chic et festifs comme « Far Away » ou « Dance In The Rain » ayant de quoi rappeler Electricity, Ibibio Sound Machine signe ici leur disque le plus éclectique mais aussi le plus fiévreux de leur discographie. Pull The Rope déborde de créativité avec l’interprétation magnétique d’Eno Williams et des instrumentations riches de la part de Max Grunhard, Leon Brichard et de Benji Bouton continuant de faire des étincelles.

Note: 8/10