On avait laissé un Young Jesus qui a expérimenté afin de mieux surprendre son auditoire avec Shepherd Head à la rentrée 2022 (chroniqué ici). Le principal cerveau du groupe qu’est John Rossiter était sorti de sa zone de confort pour offrir un disque absolument audacieux mais qui n’a pas réellement rencontré le succès escompté. Un affront pour notre bonhomme qui a voulu arrêter la musique avant de se reprendre et de revenir en furie avec son successeur intitulé The Fool.
La raison pour laquelle il compte revenir dans le monde de la musique, c’est grâce à un certain musicien Shahzad Izmaily qui l’a motivé à revenir. Après leur rencontre à New York, John Rossiter ressuscite ainsi son projet Young Jesus où il décide de vider son sac à travers ces onze nouvelles compositions plus cathartiques où le storytelling impeccable fait cohabiter sa personnalité torturée notamment sur les influences dignes de Springsteen de « Brenda & Diane » qui ouvre le bal et que l’on retrouve également sur « Two Brothers » et « Sunrise ».
C’est un véritable cri du cœur que Young Jesus nous offre tout au long de ce The Fool et jamais sa plume n’a été aussi libératrice et introspective. C’est également en élargissant ses horizons musicaux que l’interprétation pleine de forces de John Rossiter sort une fois de plus de la norme que ce soit sur des moments riches en arrangements de haute volée comme « Rabbit », « Moonlight » ou bien encore « The Weasel ». Cette facilité de passer des compositions éthérées à l’image de « Rich » et de « MOTY » ou beaucoup plus arty avec « Am I The Only One » avec cette mélodie de piano entêtante est un autre atout de ses qualités de compositeur habillant à merveille ses storytellings vivifiants tout comme sur « Dancer » et « God’s Plan » en guise de final somptueux. En fin de compte, ce retour dans le monde de la musique lui a bien servi pour Young Jesus car The Fool est certainement son disque le plus vibrant émotionnellement parlant.
Note: 8/10