C’est fou de penser que cela fait quand même une décennie qu’Ought avait effectué une entrée fracassante dans le game. Tout le monde se souviendra de leur premier album paru au printemps 2014 qui fut une sacrée monumentale en matière de post-punk racé. La suite, vous la connaissez: après une poignée de disques et de side-projects en tous genres, le groupe s’est séparé laissant les fans orphelins. Mais tout n’est pas perdu car Cola marche sur les braises chaudes du groupe. Le trio canadien composé de Tim Darcy (chant, guitare), Ben Stidworthy (basse) et d’Evan Cartwright à la batterie (U.S. Girls, The Weather Station…) a présenté leur premier album nommé Deep In View des plus satisfaisants au printemps 2022 (chroniqué ici) et récidive avec leur successeur intitulé The Gloss.
Marchant sur les pas de son prédécesseur, on retrouve un Cola toujours aussi aiguisé et ce dès le début avec le définitivement rugueux « Tracing Hallmarks ». L’interprétation de Tim Darcy se fait plus lancinante et entraînante que jamais tandis que les riffs sont toujours aussi malicieux tout comme la solide section rythmique donnant naissance à de futurs hymnes riches de sensations auditives tels que « Pulling Quotes » jouant la carte de la nostalgie tout comme sur « Nice Try ». The Gloss est donc annonciateur de grands moments permettant au supertrio montréalais d’élargir encore plus ses horizons pour mieux nous impressionner.
Conciliant moments effrénés avec « Albatross » ou bien avec « Down To Size » et d’autres plus éthérés avec « Keys Down If You Stay », Cola n’a jamais sonné aussi élégant qu’auparavant. The Gloss permettra aussi bien à Tim Darcy de tirer son épingle du jeu dans son interprétation faisant des merveilles sur des compositions tantôt délicates tantôt racées comme sur les derniers morceaux qui sont de purs brûlots post-punk, à savoir « Bell Wheel » et la conclusion glorieuse du nom de « Bitter Melon » où les guitares bruyantes résonneront pendant longtemps. Le second album de Cola est une autre réussite prouvant que l’ère post-Ought démarre sous de bons auspices.
Note: 8/10