John Cale – POPtical Illusion

Vous pensez en avoir fini avec John Cale ? Et bien, devinez quoi, pas du tout. Notre protagoniste avait étonné son auditoire avec son avant-dernier album du nom de Mercy il y a un an et demi de cela (chroniqué ici) et qui valait son pesant d’or pour ses collaborations prestigieuses. Le légendaire musicien gallois en a encore sous le coude avec son dix-huitième album solo intitulé POPtical Illusion prêt à nous surprendre encore une fois.

Après avoir exorcisé son mal-être et ses inquiétudes qui le rongent au fur et à mesure des années, John Cale s’offre un nouveau bol d’air frais. Avec POPtical Illusion, il élargit une fois de plus ses horizons à travers ces treize titres plus accessibles mais jamais avares en émotion notamment dès le départ avec « God Made Me Do It (don’t ask me again) » des plus synthétiques et des plus rythmés où l’iconique violoniste du Velvet Underground se prépare à l’imprévisible et à l’inconnu malgré les inquiétudes qui le rongent. C’est d’autant plus le cas lors des écoutes du disco jovial de « Davies and Wales » rappelant aisément l’ambiance de Paris 1919 ainsi que des somptueux « Calling You Out » et « Edge Of Reason » finement arrangés et ô combien mélodiques.

Définitivement ludique avec le faussement ironique « I’m Angry » où il exorcise son manque d’estime de soi ou bien avec l’ensoleillé « How We See The Light » avec l’optimiste qui pointe le bout de son nez, on sent un John Cale avide d’inspiration et de renouvellement. Soufflant l’élégance sur « Setting The Fires » au décor kaléidoscopique ou sur « All To The Good » et la hargne avec le délicieusement rock’n’roll « Shark-Shark » définitivement effronté. L’aspect avant-gardiste que l’on a connu de John Cale prend des relents plus classiques tout en mettant en avant sa plume spleenesque et lucide ainsi que son timbre de voix qui nous fait frémir comme sur l’inquiétant « Funkball The Brewster » ou sur la conclusion pleine de dramaturgie nommée « There Will Be No River ».

Avec POPtical Illusion, John Cale ouvre un nouveau chapitre. Débarrassé de ses tourments et de ses complexes, le légendaire musicien de Velvet Underground se réinvente avec beaucoup d’audace en se jetant dans la mer de la pop la plus contemporaine qui soit. Et ces ambitions ainsi que ce nouvel optimisme qui priment abord auront eu raison de lui.

Note: 8/10