Tiens, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu des nouvelles de The Decemberists. Il faudra remonter à l’année 2018 lorsque le groupe avait publié leur dernier album nommé I’ll Be Your Girl sympathique mais peu mémorable (chroniqué ici) avant qu’ils ne disparaissent gentiment de la circulation. Six longues années se sont écoulées et l’heure est venue pour la mythique formation de faire leur grand retour avec As It Ever Was, So It Will Be Again.
Colin Meloy et ses compères retroussent leurs manches pour nous embarquer dans une odyssée musicale qui se renversante selon leurs dires. As It Ever Was, So It Will Be Again s’ouvre sur un « Burial Ground » où les guitares jangly et les harmonies vocales suffiront pour nous rappeler que The Decemberists n’a rien perdu de leur verve tout comme le gentiment désinvolte « Oh No! » et « The Reapers » qui suivent avec ces qualités mélodiques qui ne faiblissent que rarement. Puisant leur inspiration entre Americana, pop de chambre, indie folk baroque et alt-country progressif, la bande de Portland redouble d’ambitions lors des écoutes des heavy « Long White Veil » et « The Black Maria » tout en dépeignant une Amérique s’enfonçant dans les pénombres parfaitement bien exprimé sur « America Made Me ».
Personne ne s’attendait au fait que The Decemberists puisse trouver de l’inspiration à travers ce périple musical hors du commun. Que ce soit sur « Don’t Go To The Woods » ou sur « All I Want Is You », le groupe de Portland sait allier tendresse et ambition sans oublier le storytelling absolument brillant qui suffit de nous emmener au lointain avec « Born To The Morning » et « Tell Me What’s On Your Mind ». Mais la véritable pièce de résistance est la conclusion des plus épiques du nom de « Joan In The Garden » s’étirant pendant plus de 13 minutes où Colin Meloy se met dans la peau de Jeanne d’Arc qui se prend une tonne d’hallucinations sous fond d’arrangements luxueux prenant de l’ampleur pour devenir une pièce baroque avant de muer vers un long passage instrumental des plus ambient… jusqu’à ce que déboule les grosses guitares et les rythmiques qui s’emballent. Une conclusion aussi légendaire comme ça, on valide fortement !
Donc oui, je n’ai pas peur de le dire que c’est le premier album de The Decemberists que j’ai grandement apprécié depuis bien longtemps. Avec As It Ever Was, So It Will Be Again, le groupe de Portland mêle les influences du passé afin de bousculer de nouveau les codes de leur musique tout en jetant un regard lucide sur la société actuelle qui s’effondre petit à petit. Une véritable réussite dans leur grande discographie.
Note: 7.5/10