La seconde moitié de la décennie des années 2010 était à coup sûr celle de Cigarettes After Sex. Révélés en 2017 avec un premier album exceptionnel (chroniqué ici), le trio de Brooklyn composé de la voix androgyne de Greg Gonzalez était sorti des sentiers battus avec ce subtil mélange entre dream-pop ténébreuse et slowcore cristallin qui a chaviré son auditoire. Cinq années après leur second album nommé Cry (chroniqué ici), l’heure est venue pour eux de faire leur grand retour avec leur successeur intitulé X’s.
Eteignez les lumières et appuyez sur la touche Play puis laissez-vous transporter par cette ambiance nocturne et ouatée qui est caractérisé par le morceau-titre introductif. Une fois de plus, Cigarettes After Sex réussit à nous dépayser avec des ballades incandescentes et riches en sensualité à l’image de « Tejano Blue » et de « Silver Sable » qui suivent avec cette touche mystique si caractéristique. X’s s’avère être un périple musical complètement renversant où on n’en ressortira pas indemne.
Les notes de guitare cristallines ainsi que cette rythmique downtempo et ses textures glaciales continuent de s’élever de la masse, que ce soit sur les atmosphériques « Holding You, Holding Me » ou sur « Dark Vacay » tandis que Greg Gonzalez nous entraîne dans son jardin secret. Un jardin où il exorcise ses peines de cœur avec une poésie absolument vibrante notamment sur « Baby Blue Movie » ou sur « Hot » faisant grimper la température. Passé un « Ambien Slide » crépusculaire, X’s reste un périple musical envoûtant rappelant que derrière les ténèbres se cache un faisceau de lumière qui se caractérise par cette musique onirique et douce-amère que seule Cigarettes After Sex saura confectionner. Malgré ce manque de surprise, on adhère à ce troisième disque intimiste, sensuelle et ô combien mélancolique.
Note: 7.5/10