À l’automne 2021, ANNA avait marqué son auditoire avec leur précédent album nommé Guilt (chroniqué ici). Le groupe indie rock français était sorti de la norme en marchant sur les pas de Tim Presley et de Daniel Johnston afin de nous offrir un disque savamment raffiné. Cette année, Martin Vidy et ses compères retroussent leurs manches avec leur successeur intitulé The Fun.
Démarrant en trombe avec « Names », ANNA remet les pendules à l’heure avec cette mélodie absolument catchy et infectieuse convoquant les cuivres et les guitares électriques afin d’en faire une mini-symphonie hors normes. Le groupe frôle de très près l’extravagance de Deerhoof avec notamment « Isolated » un brin synthétique et quelque peu glam ainsi que le psychédélique et exotique « Concrete » prouvant qu’ils ne sont jamais avares en idées sachant concilier le weird et l’efficacité.
Brouillant intelligemment les pistes entre bedroom-pop et professionnalisme du studio, pop technicolor audacieuse aux arrangements riches et indie rock à guitares aiguisées, ANNA continue de bousculer les codes afin de provoquer l’extase. On en veut pour preuve des moments doucereux et délicats à l’image de « Cinema » et de « Quiet Loves » en compagnie de Margaux Bouchaudon d’En Attendant Ana ou d’autres plus entraînants tels que le morceau-titre sautillant ou les abords (disons-le) Britpop de « M.O.A.M. » où le quatuor fait parler leur incroyable alchimie et cette capacité de surprendre son auditoire jusqu’à la fin avec « Almost Fun ». Ludique, entraînant et versatile, The Fun prouvera qu’ANNA reste une des formations les plus fascinantes de ces dernières années.
Note: 8/10