Being Dead – EELS

Souvenez-vous lorsque Being Dead était sorti des sentiers battus avec leur dernier album nommé Where Horses Would Run l’année dernière (chroniqué ici). Le groupe le plus excentrique du moment a tiré son épingle du jeu avec sa musique à mi-chemin entre surf, freak pop et punk pour un résultat hors du commun. Cette année, ils repoussent une fois de plus les limites de leur créativité au lointain avec leur successeur qui s’intitulé EELS en conviant le grand John Congleton aux manettes, ce qui n’est pas rien.

N’y voyez donc aucun hommage au fameux projet de Mark Oliver Everett, Being Dead élargit encore plus ses horizons musicaux à travers ces seize nouveaux titres absolument décapants. Le duo d’Austin fait parler leurs excentricités dès le départ avec « Godzilla Rises » qui est une chanson d’amour à Godzilla mais avec des harmonies venues d’ailleurs avant d’enchaîner sur « Van Goes » qui est notable pour ses influences motorik et cet espèce de call-and-response infectieux envers les deux membres et sur les sonorités dignes des années 1950 mêlées à l’esthétique riot grrl de « Blanket Of My Bone » ayant de quoi rappeler l’étrangeté attachante de Cindy Lee. Une preuve que Being Dead n’épargnera personne.

EELS détonnera du début à la fin pour cette myriade d’influences allant de l’egg-punk (« Ballerina ») au shoegaze frémissant (« Gazing At Footwear » quasi lynchien dans l’âme) en passant par les accents presque country avec « Big Bovine ». Bien évidemment, le duo d’Austin n’abandonne jamais cette combinaison musicale entre groove surf et garage-rock qui créé des étincelles notamment sur « Problems », « Firefighters » ou bien encore sur « Love Machine ».

Chaque note, chaque arrangement et chaque harmonie vocale est pensée à la fois minutieusement et de manière spontanée, et c’est pour cette raison que l’on pense à ce EELS comme un disque de dilettante sur « Love Machine » et « Goodnight ». Pour ce nouvel album, le duo d’Austin ainsi que John Congleton sortent de la norme à travers cette aventure musicale hors normes aussi bien ambitieuse qu’harmonieuse.

Note: 9/10