On avait laissé Alexandre Delano en pleine forme avec son précédent album nommé Ven Ven Ven il y a trois années de cela maintenant (chroniqué ici). L’ancien membre du Delano Orchestra a réussi à se réinventer grâce à sa pop aérienne qui lui a permis de sortir des sentiers battus. De l’eau a coulé sous les ponts depuis et l’heure est venue pour lui de faire son grand retour avec un nouvel album nommé La nuit les couleuvres.
Pour ce troisième album, Alexandre Delano racontera l’histoire d’une certaine Olga qui est une figure absente se déclinant aussi bien en road-movie fantomatique et échange épistolaire brouillant les pistes avec brio. On plonge d’emblée avec « Les radios françaises » en guise d’introduction épique avant de se laisser entraîner par des arrangements pop de haute volée qui sont exprimés sur « Le dernier conclave » et sur « Blue Moon » qui suivent tandis que notre protagoniste entretient cette romance épistolaire sous fond de problématiques sociétales actuelles.
Bien entendu, le spectre du regretté Jean-Louis Murat reste présent notamment lors des écoutes du morceau-titre avec ce phrasé si remarquable mais marche aussi bien sur les pas de Stéphane Milochevitch sur le fascinant « Olga ». Mais La nuit les couleuvres est riche en surprises avec les allures dancefloor sur le plus synthétique « Rodéo » ou en reprenant un ancien titre du Delano Orchestra qu’est « Le mauvais œil » avant de poursuivre cette épopée sur des rythmes plus effrénés avec « Entre chiens et loups » résolument intense. Il ne manquera plus qu’un « Les paupières de lune » interprété par sa fille qui possède des échos de « Au mont sans souci » de feu Murat mais qui clôturera ce disque conceptuel aussi bien charnel que romanesque où il joue parfaitement avec le souvenir amoureux.
Note: 7.5/10