Une autre mauvaise nouvelle a éclaté dans l’indiesphère américaine: après dix-huit années de bons et loyaux services, Japandroids a décidé de tirer sa révérence. Le duo de Vancouver qui nous avait offert deux incroyables classiques que furent Post-Nothing en 2009 et Celebration Rock en 2012 leur ayant permis de compter parmi les groupes les plus excitants de la scène actuelle. Seulement voilà, ce n’est plus l’osmose entre Brian King et David Prowse et ils décident de raccrocher les gants avec leur quatrième et ultime album nommé Fate & Alcohol.
Faisant suite à leur Near To The Wild Heart of Life paru il y a sept années de cela maintenant (chroniqué ici), Japandroids a senti le vent tourner pour différentes raisons. Fate & Alcohol est donc ainsi le dernier acte d’un des duos les plus marquants de ces quinze dernières années et il démarre en trombe avec un « Eye Contact High » en guise d’introduction implacable avant d’enfoncer le clou sur les puissants « D&T » et « Alice » qui suivent avec un léger twist musical bien étonnant.
S’éloignant musicalement des influences garage-rock noisy pour aller puiser vers des sonorités plus power-pop et heartland rock, Japandroids ne s’autorise aucun temps mort pour ce dernier périple musical. Les riffs tonitruants sont plus mélodiques ainsi que les martèlements de batterie sont plus mesurées afin d’apporter une bouffée d’air frais sur le storytelling plein de sincérité et de nostalgie du tandem King/Prowse notamment sur les sulfureux « Upon Sober Reflection » ainsi que « A Gaslight Anthem » ou bien même « Positively 34th Street ». En portant un regard détaché sur leur passé, le duo de Vancouver apporte un brin de lucidité et appréhende un futur placé sous le signe de la sobriété avec « Fugitive Summer » et la conclusion incendiaire du nom de « All Bets Are Off ».
Pour cet ultime chant du cygne, Japandroids affiche une facette beaucoup plus mature. Moins garage noisy mais toujours aussi flamboyant, Fate & Alcohol ira se rajouter à leur discographie impeccable mais laissera un énorme vide sur la scène indie rock, à coup sûr.
Note: 7.5/10