L’automne 2024 est également marqué par le grand retour de Nap Eyes. Le groupe d’Halifax n’avait pas donné signe de vie depuis leur excellent dernier album nommé Snapshot Of A Beginner paru il y a quelques années plus tôt en pleine pandémie (chroniqué ici). Mais trêve d’impatience, le quatuor revient parmi nous avec un cinquième album des plus ambitieux du nom de The Neon Gate.
Une fois de plus, Nigel Chapman et ses acolytes nous embarquent dans un périple musical qui s’annonce bien intrigant. On en veut pour preuve les premières notes de « Eight Tired Starlings » avec ce jeu de fingerpicking si caractéristique et ses arrangements plus riches qu’à l’accoutumée prenant de l’ampleur sur l’enjoué « Dark Mystery Enigma Bird » aux doux airs de Jens Lenkman et « Demons » qui est une adaptation à leur sauce un poème d’Alexander Pushkin que l’on chantera à tue-tête autour d’un feu de camp. Comme quoi, The Neon Gate s’annonce bien fascinant.
Ici, Nap Eyes ira explorer les thèmes abordés auparavant à savoir la difficile interaction entre la philosophie et la physique, les jeux vidéos mais également le surréalisme et ses mystères autour. C’est à travers la plume symbolique et imagée de Nigel Chapman que l’on réussit à s’extraire de la réalité et à ouvrir notre troisième œil lors des écoutes des contemplatifs « Feline Wave Race » et « Tangent Dissolve » et c’est ce qui rend cette expérience musicale si magique avant de prendre de la hauteur avec les plus entraînants « Ice Grass Underpass » ainsi que « I See Phantoms of Hatred and of the Heart’s Fullness and of the Coming Emptiness » avec ce fameux clin d’œil au poème de W.B. Yeats qu’est Meditations in Time of Civil War.
The Neon Gate se clôture avec un « Isolation » traitant de l’ère du confinement avec cette progression mélodique et rythmique savoureuse et prouve que Nap Eyes déborde de créativité. Pour ce cinquième album, le quatuor de Halifax amène réflexions profondes et mélodies discursives et immersives afin que l’on puisse plonger dans cette expérience musicale absolument intrigante qui vaut plus que le détour.
Note: 8.5/10