On avait laissé Jawhar en pleine forme avec un Tasweerah paru en 2022 mais qui ne fut malheureusement jamais chroniqué ici. Une chose est sûre, c’est que l’artiste belgo-tunisien n’aura pas fini de nous transporter au lointain avec ce magnifique mélange entre chaâbi et indie folk lui permettant de se faire une place confortable sur la scène musicale actuelle. Après deux années et demi de silence radio, il signe son grand retour avec son cinquième album événement du nom de Khyoot.
Ici, Jawhar reviendra à des bases plus indie folk après une excursion réussie vers la dream-pop auparavant. On en veut pour preuve le morceau-titre introductif définitivement épuré où on se laisse emporter par la poésie singulière de notre protagoniste qui nous offre un périple musical émotionnel et introspectif. Khyoot (« filaments » en arabe) désigne les liens avec ce qui se camouflent derrière les choses visibles et perceptibles et nous reliant vers des sources puissantes et magnétiques. Des liens qui n’auront pas fini de nous transporter à travers des ballades douces-amères à l’image de « Asfour » et de « Chochreet » qui suivent.
Jawhar qui est accompagné de la chanteuse Azza Mezghani n’aura pas fini d’enivrer son auditoire. Nous incitant à creuser au fond de nous mêmes afin de se recentrer sur l’essentiel notamment lors des écoutes de « Leghreeb » ou de « Sayyed Errouh » et « Msefer », l’artiste belgo-tunisien suit ainsi ces fameux liens qui le guident vers la lumière et l’espoir afin de rendre ce voyage plus émouvant à l’accoutumée. On pensera également aux sublimes compositions que sont « Keysefer Fina », « Dhwe Dhwet » et « Malyoun Mhabes » en guise de conclusion absolument vibrante et touchante permettant à Jawhar de briller une fois de plus.
Avec Khyoot, l’artiste nous guide vers de nouvelles conrées à la fois épurées, mystiques mais pour les moins réconfortantes où l’on ressort grandi à chaque écoute religieuse.
Note: 8/10