Smerz – Big city life

Smerz avait fait une entrée pour la moins mémorable il y a quatre années de cela avec leur premier album du nom de Believer (chroniqué ici). Le duo electronica norvégien composé d’Henriette Motzfeldt et de Catharina Stoltenberg était sorti des sentiers battus avec ce disque absolument dantesque où elles ont brouillé les pistes tant de réussite et qu’elles continuent de le faire avec leur successeur qui s’intitule Big city life.

Henriette Motzfeldt et Catharina Stoltenberg retroussent leurs manches et comptent nous emmener dans un périple placé sous le signe de l’insouciance. Le morceau-titre introductif aux allures trip-hop nous plonge en plein dedans où Smerz se la joue moins arty et beaucoup plus organique et hédoniste en explorant les possibilités de s’échapper dans une grande ville (« I heard the trip was great hahaha ») comme l’atteste des titres résolument immersifs tels que le percussif « But I do » presque industriel dans l’âme avec son riff fuzzy (« You need to make up your mind/Are you a girl or a lady ? ») avant d’aller définitivement en boîte et d’oublier tous les tracas du quotidien.

Smerz dévoile son aspect fun et ludique mais avec une musique toujours aussi bien pensée et travaillée. Cela donne des bangers raffinés tels que le piano séduisant et piquant du technoïde « Roll the dice » ou le rutilant « Feisty » où l’on imaginerait aisément feu George Michael des années 1990 faire son apparition tandis que l’on se laisse entraîner jusqu’au bout de la nuit. Big city life alterne moments rythmés comme le Moog entraînant de « You got time I got money » où les relents trip-hop font de nouveau surface mais aussi et d’autres plus contemplatifs notamment avec l’onirique « A thousand lies » contrastant avec l’anxiété qui ronge leur état d’esprit après la fête (« I realize lately that I won’t feel like this again », chantent-elles) ou bien même la symphonie synthétique de « Dreams ».

Ces contrastes arrivent à retranscrire parfaitement ce périple nocturne et insouciant qu’est Big city life. Smerz réussit à brouiller les pistes avec tant d’élégance comme « Big dreams » et « Imagine this » aussi bien entraînants que lancinants avant que les premiers rayons de soleil viendront refaire surface et laisser place à la mélancolie, les angoisses du quotidien et aux questionnements existentiels avec « Easy » presque Tirzah dans l’interprétation (« I’ll be the one you know/We’ll talk about the things you don’t talk about with your friends », chantent-elles avant de se clôturer avec une véritable question qu’est « Have I said too much ? »). Le second album du duo norvégien est absolument brillant et immersif nous incitant à se laisser emporter par l’insouciance de la vie nocturne en capitale avec beaucoup de réussite.

Note: 9/10