Le chanteur et musicien multi-instrumentiste Jamison alias Teen Daze était connu pour sa musique chillwave privilégiant les claviers aux guitares. Après un premier album en 2012 et autres EP issus de cette trempe musicale, l’heure est venue au changement pour l’artiste originaire du Vancouver. Et ce changement s’entend sur ce second album intitulé Morning World où il délaisse la chillwave pour une indie pop mélodique et riche en émotions.
Ce changement drastique aura été à l’origine de diverses problèmes personnels et familiaux pour Teen Daze. Ces problèmes auront été une source d’inspiration sur Morning World car il signe ici un disque poignant, comme on l’entend avec « Valley of Gardens » qui s’ouvre sous une avalanche de cordes et des arpèges de guitare hypnotiques. Par ailleurs sur ce titre, son songwriting nous touche directement en plein cœur (« I’ve come to watch flowers as they grow/Another chance to feel I know/And another morning spent no feeling alone »). Réalisé avec l’aide de John Vanderslice et de Simon Bridgefoot, il joue de tous les instruments (guitare, piano, basse, synthés et percussions) et maîtrise parfaitement ses compositions feutrées et organiques, à l’image des belles ritournelles comme « Pink », « Morning World » ou encore « Life In The Sea » à la beauté déconcertante.
Morning World sent parfaitement la rosée matinale et l’ambiance est légère au possible. Si la plume de Teen Daze est touchante notamment sur le quasi-instrumental « Post Storm » où il chante à la toute fin: « When does life go when it’s done ? » ou encore sur le très rock « Infinity » quand il répète: « Let me stay a little longer/I can find my way back home », sa musique l’est également avec l’instrumental plaisant au titre ironique « You Said » ainsi que la conclusion mélancolique au piano intitulée « Good Night ».
Les amateurs de la première heure seront quelque peu déconcertés par le changement de direction voulu par Teen Daze mais il n’empêche que Morning World est tout simplement l’album le plus honnête de l’artiste. Empruntant une voie plus onirique et touchante, il arrive à sublimer les genres tout en gardant sa personnalité.
Note: 8/10