Je me souviendrais toujours de mon été 2008. J’avais à peine 17 ans et je passais en terminale de justesse. J’ai passé mon été à écouter de la musique, à voir des amis, à aller à des festivals et j’attendais impatiemment un mariage dans ma famille. Bref, c’était plutôt la bonne période. Mais bon, pas la peine d’étaler longtemps sur ma vie privée mais l’heure est de parler de Summer 08, nouvel album de Metronomy qui revient après un Love Letters injustement sous-estimé deux ans plus tôt.
Pour Joseph Mount, tête pensante du groupe, l’idée était de faire « un autre album autour de souvenirs, comme quand on était plus jeunes et qu’on sortait. Sauf que je suis plus sûr de moi cette fois ». Et ces souvenirs se recentrent autour de l’été 2008, l’époque où Metronomy explosait et sortait leur second album Nights Out mais qui restera gravé à jamais dans la mémoire du Britannique. Nostalgique le Joseph ? Oh que oui ! Le premier titre électro-rock implacable « Back Together » remet les pendules à l’heure tandis que « Miami Logic » se veut plus doux et féérique. Mais LE tube de l’opus restera « Old Skool », à classer parmi les incontournables du groupe aux côtés d’un « The Bay », « The Look » et autres « Reservoir ». Ce morceau résolument fiévreux et dansant assuré par les scratches de Mixmaster Mike de Beastie Boys (première fois qu’on entend des scratches chez Metronomy d’ailleurs) vous accompagnera pendant vos soirées d’été.
Première fois d’ailleurs que Joseph Mount s’essaie à l’exercice de duo. Après avoir failli inviter Connan Mockasin sur « The Most Immaculate Haircut » issu de l’album précédent, il a fait l’effort de convier la diva Robyn sur le sublime et nocturne « Hang Me Up To Dry » résolument 80’s. Là où Love Letters a pas mal déçu certains, Summer 08 renoue avec le côté énergique et enjoué qui a bâti la légende du groupe. Le résultat final fait d’ailleurs mouche sur les rythmés « 16 Beat » et autres « My House » mêlés avec le professionnalisme qu’a entretenu Joseph Mount depuis peu avec les plus lancinants et mélodiques « Mick Slow », « Night Owl » et « Love’s Not An Obstacle » qui, elle, s’achève cependant un peu plus tôt que d’habitude. Le dernier morceau « Summer Jam » quasi-instrumental viendra compléter cette magnifique mosaïque de souvenirs estivaux que le groupe de Devon a longtemps enfouis.
Prenez le côté énergique de Nights Out, le côté estival de The English Riviera et l’aspect pop et romantique de Love Letters, mélangez le tout et PAF ! Ça fait des Chocapic… Vous obtiendrez Summer 08. Metronomy a le don de vous faire danser et de vous faire rêver sur des souvenirs résolument agréables en même temps grâce à ses nappes synthétiques tantôt vintage tantôt futuristes. Ce cinquième album réveille efficacement les mémoires de chacun, un peu comme si il vous demandait: « Et vous, vous avez fait quoi cet été 2008 » ?
Note: 9/10