On a beau passer à côté mais Owen a tout de même une discographie bien honorable, qu’on le veuille ou non. Mike Kinsella, de son vrai nom, nous avait laissé avec son septième opus L’Ami du Peuple en 2013 qui fut plutôt de bonne qualité. Trois ans plus tard, le natif de Chicago rempile avec un huitième opus nommé The King Of Whys qui est, à s’y méprendre, un de ses plus beaux albums.
Produit par S. Carey et enregistré aux Eaux Claires dans le Wisconsin en 18 jours chrono, Owen voit l’opportunité de se livrer à nous, de livrer ses émotions, ses angoisses mais aussi ses rêveuses le tout avec une touche d’humour et de sarcasme. Très vite, on tombe tout de suite sous le charme des premiers titres folk éblouissants qui ouvrent le bal avec « Empty Bottle » et « The Desperate ». Ces deux morceaux auront l’occasion de dresser le tableau (émotionnel) de The King Of Whys et à peine sommes-nous installés confortablement que les morceaux s’enchaînent d’une certaine fluidité. « Settled Down » ira chercher du côté d’Into It. Over It pour son côté on ne peut plus rock que les deux précédents titres tandis que « A Burning Soul » se rapproche des aspects country-folk tandis que Mike Kinsella dresse le portrait honnête de son père alcoolique (« He wasn’t a saint, but he wasn’t a bad man »).
Au fur et à mesure, on a le sentiment que The King Of Whys est une sorte d’autobiographie personnelle de l’artiste car on y retrouve sa sensibilité et son univers exprimés de façon claire et lucide. Impossible de ne pas adhérer aux sublimes ritournelles de « Tourniquet », « Saltwater », « An Island » ou encore « Lost » montrant que la vie n’est pas toujours aussi rose quand on y repense. Ce qui frappe surtout sur ce huitième album, c’est que l’on a l’impression de se remémorer avec lui ses souvenirs personnels grâce à des textes profondément imagés et dotés d’un pathos incroyable. Ce n’est pas pour rien qu’Owen signe ici son plus bel album et il y a de quoi avoir l’espoir avec le second album de son groupe American Football, récemment réformé, au mois d’octobre.
Note: 8.5/10