Souvenez-vous au mois de mars, je vous ai parlé du premier album solo d’Abi Reimold intitulé Wriggling (chroniqué ici). Et bien, figurez-vous que notre artiste préféré était dans un groupe de punk féminin nommé Fake Boyfriend. Tandis que la native de Philadelphie officie au chant et à la batterie, elle est accompagnée d’Ashley Tryba (chant, guitare) et de Sarah Myers (chant, basse) et à elles trois, elles publient leur seul et unique EP nommé Mercy (car sans qu’on sache pourquoi, elles ont décidé d’en rester là au mois d’octobre) paru au mois de février dernier.
Artistiquement et textuellement parlant, on reste dans la lignée de Wriggling, à savoir une rage et un mal-être exprimé à travers ces quatre titres mais multipliés par 100. Les trois mamzelles chantent toutes ensemble et c’est un festival de rage et d’énergie profonde qui se dégagent à travers ces quatre titres qui fonctionnent comme une montagne russe émotionnelle, à l’image de « Ship » qui ouvre le bal où l’on vacille entre calme et tempête, chants mélodiques et hurlements hystériques, indie rock et post-punk. Il en est de même pour « Bumtown » où l’on se laisse emporter par ce sublime chant soutenu par des splendides harmonies vocales et ces notes de guitare en suspens avant l’explosion sonique placé en milieu de morceau là où on s’attendait le moins. Passé un « Wax » étrangement pop et calme (assurément l’un des rares moments de quiétude de l’EP), Fake Boyfriend enfonce le clou avec un « Expired » abrasif et féroce survenu après un sample d’un film à l’ancienne en introduction.
Convoquant à la fois les spectres de Girlpool, de Waxahatchee ou encore Hole, nul ne doute que Fake Boyfriend ait conçu un EP visant à « céder aux sentiments négatifs et à apprendre à se pardonner soi-même » selon Abi Reimold. Quatre titres bien enragés, bien furieux mais totalement éloquents qui permettent aux ignorants d’oublier « les idées préconçues sur comment les femmes doivent se comporter lorsqu’il s’agit d’émotions négatives ». Il est dommage que le trio se soit séparé car on aurait aimé voir le potentiel sur un premier album solo. Mais quoi qu’il en soit, on suivra avec attention le parcours de notre Abi Reimold préféré.
Note: 8.5/10