Il y a deux ans, le duo Ropoporose fut révélé au grand public avec son très bon premier album Elephant Love, et personne ne s’y attendait. Romain et Pauline Bernard ont bouleversé à eux deux le paysage indie français avec ses compositions catchy et passionnés, aux côtés de leurs homologues belges BRNS. Sans jamais prendre la grosse tête, ils rempilent avec un second volume intitulé Kernel, Foreign Moons où ils confient la production à un certain Thomas Poli, qui est le guitariste de Dominique A et de Laetitia Sheriff entre autres.
Kernel, Foreign Moons reprend là où s’est arrêté Elephant Love. La guitare rugueuse et la voix enchanteresse de Pauline se conjugue toujours aussi bien aux rythmes martiales de Romain sur des morceaux entraînants et mélodiques comme « Horses », « Holy Birds » agrémenté des notes de clavier hypnotiques et « Faceless Man » avec le falsetto angélique de Pauline. Le duo de Vendome nous montre qu’il reste un des patrons de l’indie rock actuel avec de bonnes surprises à la clé telles que le dissonnant « Guizmo » qui a de quoi nous rappeler le post-punk insolent d’Ought et le passionnant « Skeletons » où Romain pousse la chansonnette qui nous ferait presque regretter les années 1990.
Inutile de le nier, Ropoporose baigne dans sa zone de confort et c’est ce qui fait sa qualité première. Le côté agressif et bruitiste sur l’hypnotique « Spoutnik » viendra se confronter au côté doux et pop de l’entêtant « Moon » et les boucles de « None » ainsi qu’aux plus oniriques « Barking In The Park » et « Fishes Are Love » et ce, sans que l’on pose de questions. C’est tout le génie du groupe qui dévoile plusieurs facettes sans jamais faillir. Si il y a un léger bémol à faire, c’est tout simplement la fin abrupte d' »Electric » qui s’achève bien brutalement alors qu’on s’attendait à un crescendo magistral. De quoi nous laisser dans notre petite frustration.
Mis à part ça, on est plutôt satisfait de ce Kernel, Foreign Moons car Ropoporose confirme tout son talent et ses aptitudes à emmener son auditeur très loin. Le duo frenchy prouve qu’il reste une des valeurs sûres de la scène indie francophone avec son travail d’orfèvre d’une sincérité remarquable.
Note: 8.5/10