John Milk – Paris Show Some Love

En 2015, John Milk nous a enchanté avec son premier album incroyablement onctueux nommé Treat Me Right (chroniqué ici). Le chanteur lyonnais à la voix suave presque semblable à celle de Mayer Hawthorne impressionnait avec ses compositions soul vintage mises en boîte avec l’aide de l’indétrônable Patchworks. Deux ans plus tard, il rempile avec un second opus Paris Show Some Love où il effectue un virage à 90° avec l’aide de personne.

Rendant hommage à la ville lumière qui fut frappé par les terribles attentats du 13 novembre 2015, John Milk décide de rajouter plus de groove à sa musique qu’à l’accoutumée en incorporant des influences hip-hop du regretté J Dilla et funk organique du regretté Prince, comme le montre les fiévreux « When I Get Down », « It Doesn’t Matter » ou encore « Got To Be True » faisant monter la température. Le lyonnais nous montre ses capacités de beatmaker sur cet opus où les basses bodybuildées, les synthés, le moog et le vocoder rencontrent le son analogique et chaleureux.

Tandis qu’il brille au chant sur des pépites soulful comme « Create », « Stir It Up » (qui n’est pas une reprise de Bob Marley, détrompez-vous) ou encore l’hypnotique « Wood For My Fire » contrastant avec le très funky « Ain’t Funky Enough » avec le vocoder qui va avec, il prouve qu’il peut faire comme Charles X, c’est-à-dire chanter et rapper. Il montre ses talents de emceeing sur les samples jazzy de « Paris Show Some Love » où l’on aurait cru à un croisement entre The Roots période Do You Want More et le label Mello Music Group. Il en profite pour faire comme J Dilla à la fin de l’opus, c’est-à-dire balancer des dédicaces sur « Shout Out » sur une instru bien agréable.

En déclarant sa flamme pour Paris, John Milk a réussi sa reconversion musicale. Le lyonnais peut se vanter d’avoir une triple casquette, c’est-à-dire chanteur « crooner »/rappeur/beatmaker et d’assurer sur ces trois tâches avec brio. Donnez un peu d’amour à ce bonhomme !

Note: 8/10