Panda Dub – Shapes & Shadows

A l’heure où le reggae digital continue à prendre de l’ampleur en Hexagone avec des actes comme Biga*Ranx, Manudigital, Stand High Patrol ou encore Atili Bandalero et Supa Mana, le dub se fait de plus en plus rare. Mais à une exception près: Panda Dub. A l’heure où des groupes comme High Tone, Kaly Live Dub ou Ez3kiel font de moins en moins parler d’eux, le lyonnais continue à souffler sur les braises chaudes du dub et voilà qu’il nous présente son quatrième opus du nom de Shapes & Shadows.

C’est sur un sample de la voix d’Amy Winehouse que s’ouvre ce nouveau disque cérébral et massif avec une introduction de qualité du nom de « Howl » qui nous hypnotise pendant 7 bonnes minutes avec ses samples de violon s’implantant malicieusement. Le dub digital du lyonnais reste toujours aussi intact et reprend là où s’est arrêté The Lost Ship deux ans plus tôt avec toujours cette recherche de nouvelles textures soniques en tous genres avec le très synthétique « Enigma » et « Shankara » qui ont de quoi nous filer la chair de poule.

Shapes & Shadows est aussi l’occasion pour Panda Dub d’ajouter de nouvelles sonorités à son dub incisif avec une bonne touche celtique sur « Kalahari », des sonorités boom-bap sur l’interlude brise-nuques « J’finirai seul dans un coquillage », trip-hop sur le magnifique et ténébreux morceau-titre ou encore trap sur « Drizzle ». Le dub maker n’hésite pas non plus à rendre hommage à ses aînés locaux qui sont High Tone en reprenant à sa sauce leur classique « Bad Weather ». Frissons garanties et il ne manque plus qu’un « Labyrinthe » saccadé pour être convaincu du génie du bonhomme mais aussi de son quatrième album qui est le plus varié et le plus ambitieux à ce jour. Ça m’étonnerait fortement qu’il finira seul dans un coquillage vu comment sa carrière a pris de l’ampleur.

Note: 8/10